Les sous-sols de l’immeuble dans lequel j’ai emménagé en décembre 2019 à Sarcelles, est infesté de rats depuis maintenant plus de six mois, au point qu’il se dégage une odeur pestilentielle due à leurs déjections, odeur qui se propage depuis maintenant plusieurs semaines par la cage d’escalier, elle-même dans un état innommable, jusqu’au quatorzième et dernier étage, jusqu’à s’insinuer à l’intérieur des appartements. Chaque fois que l’on descend au premier sous-sol, et souvent même à la hauteur du rez-de-chaussée, on est certain de voir s’enfuir une troupe de rats de toutes tailles, au point que certains habitants, des personnes âgées principalement, n’osent plus s’aventurer jusqu’au local des poubelles situé au premier sous-sol. Les plus civiques jettent leurs sacs poubelles dans les gros containers à roulettes qui stagnent en permanence sur les trottoirs et qui débordent car leur couvercle n’est presque jamais rabattu. Quelques résidents cependant (deux, trois personnes tout au plus semble-t-il) jettent leurs sacsà même le sol à l’entrée de l’escalier qui descend au sous-sol. Les rats n’ont plus qu’à se servir.
Et que fait le syndic* alerté depuis plusieurs mois tant par courriels, appels téléphoniques, lettres recommandées par de nombreux habitants de l’immeuble ? RIEN ! Il se contente de nous répondre, quand il daigne seulement nous répondre ce qui est fort rare, que ces désordres sont dus aux résidents indélicats qui jettent leurs sacs poubelle dans les escaliers de la cave.
Cela est vrai, mais n’explique pas tout, car de toutes façons les containers du local trop exigu qui leur est dédié, débordent vite, et les rats peuvent s’y gaver à loisir.
Mais, à part incriminer (à juste titre) ces quelques résidents malfaisants et anonymes, le syndic ne fait rien pour les identifier, et pourtant il en aurait les moyens, car des caméras de surveillance ont été installées il y a maintenant plusieurs années dans le hall d’entrée de l’immeuble, en haut de l’escalier qui descend au premier sous- sol, ainsi qu’au premier sous-sol même. A l’aide des images prises par ces caméras, qu’aucun résident n’a jamais vues, le syndic pourrait mener une enquête auprès de ceux-ci afin de repérer puis d’identifier ces personnes d’un égoïsme achevé et de mœurs repoussantes qui jettent leurs sacs poubelle au sol. Ce qu’il n’a jamais fait, on se demande bien pourquoi, si ce n’est pour ne pas perdre de temps à ce qu’il estime sans doute être des broutilles, ou, hypothèse plus probable, par incompétence crasse.
J’ai personnellement alerté à deux reprises le maire de Sarcelles en octobre puis en novembre, car ma première lettre n’avait pas reçu de réponse. Le 15 novembre, j’ai été finalement contacté par le maire adjoint chargé de ces questions, M. Krys, si j’ai bien compris son nom. J’ai eu l’impression qu’il était sensible au problème mais… il ne s’est rien passé depuis. Au cours de cette conversation téléphonique, M. Krys m’a dit qu’il envisageait de venir s’informer en venant sur les lieux en compagnie du syndic. Je lui ai alors dit que j’aimerais être présent à leurs côtés ce jour là. Mais quand cette visite s’est faite (j’en ai eu connaissance ensuite par le syndic) je n’en n’ai pas été averti.
Au cours de cette visite le syndic m’a dit que lorsque la question s'était posée de l’installation de gros containers fixes pour la réception des ordures ménagères comme il en existe déjà un certain nombre dans Sarcelles, soit réalisée sur le trottoir devant notre immeuble ce qui constituerait une solution pérenne à un début d’éradication des rats, l’adjoint au maire aurait opposé à cette suggestion (le conditionnel est de rigueur avec ce syndic) que la municipalité ne le voulait pas car cela signifiait la suppression de deux places de parking autos.
En somme à Sarcelles, tout pour la bagnole, rien contre les rats !
Ce problème majeur de salubrité publique aurait dû être abordé de longue date en assemblée générale des copropriétaires, mais… la dernière remonte à 2018 (quatre ans!) et lorsque l’on s’en étonne auprès du syndic la réponse est toujours la même : c’est à cause du covid ! Le covid, le covid vous dis-je! Si cette justification est valable pour l’année 2020, elle ne l’est, ni pour l’année 2019, ni pour 2021, ni pour 2022. Du coup, le conseil syndical élu en 2018 et qui est de droit l’interlocuteur privilégié devant lequel le syndic ne peut se dérober, est en déshérence.
On touche là du doigt le problème récurrent des syndics qui ne font pas, ou qui font fort mal leur travail par incompétence ou par ladrerie. Or il est peu de mesures à la disposition des copropriétaires pour faire face à cela : changer de syndic ? Mais le risque est grand de tomber sur un remplaçant qui ne vaille pas mieux que le précédent. La revue Que Choisir avait pointé ce problème il y a quelques années. Mais l’alerte n’a été qu’un cri dans le désert et les pouvoirs publics ont continué de ne pas se préoccuper des copropriétaires, surtout dans les quartiers populaires où ils ne sont guère argentés pour pouvoir se lancer dans des procédures judiciaires,et de les laisser à la merci de véritables escrocs. Mais il est vrai que ces quartiers sont peuplés de « riens » pour employer le vocabulaire délicat de Macron.
En attendant on atteint des sommets dans mon immeuble où la situation peut déboucher à tout moment sur un accident grave : morsure de rat ou propagation de maladies dont ils sont les vecteurs.
* Le nom de ce syndic mérite d'être connu : 2ASC Immobilier, à Groslay (95)