Rien n'aura été épargné au peuple français avec la loi repoussant à soixante-quatre ans l'âge de départ à la retraite, et qui s'attaque tout particulièrement aux travailleurs les plus mal lotis, ceux qui ont eu des carrières hachées (dont une majorité de femmes), ceux qui ont des métiers pénibles et qui arrivent usés à l'âge de cinquante et souvent même plus tôt, par exemples les égoutiers, les éboueurs, les travailleurs dans le BTP, et bien d'autres encore.
Macron, en promulguant la loi le 15 avril à trois heures du matin, neuf heures seulement donc, après la décision du conseil constitutionnel, dégage largement la voie à ce dernier pour lui donner le prétexte à refuser la deuxième demande de référendum, puisque la première était, parait-il "mal rédigée"! La loi organisant le référendum d'initiative partagée, précise en effet qu'une demande de référendum ne peut avoir lieu dans l'année qui suit la promulgation d'une loi. Nous y voilà donc! Sans doute, la demande de RIP faite par le nombre requis de parlementaires a-t-elle été déposée le 14 avril, soit avant la signature de Macron. Mais comme il n'y a pas de jurisprudence en la matière, le Conseil constitutionnel n'a plus qu'à s'engouffrer dans la brèche : Après le 15 avril 2023 et pendant une année entière, l'organisation d'un référendum sur cette loi serait impossible, et passez muscade, le piège est tendu! A moins, on peut toujours rêver, que le Conseil constitutionnel sorte de sa bulle, ce qui ne lui ressemble pas : ils sont tous copains et coquins. En attendant, restons mobilisés plus que jamais, et pas seulement jusqu'au 1er mai.