Joachim Moyse le maire de Saint-Etienne de-Rouvray termine (ou croit terminer) par là où il aurait dû commencer : verser à Hervé Réaux les huit mois de salaires auxquels il avait droit et qu’il attendrait toujours sans ses dix-sept jours de grève de la faim. Pourquoi a-t-il donc fallu en arriver là, alors que la position du premier magistrat de la commune était totalement intenable en droit, sinon qu’il s’agissait pour lui de la phase ultime d’un harcèlement qui durait depuis douze ans ? Et dans un sursaut désespéré pour essayer de mettre l’opinion publique de son côté, Joachim Moyse, en annonçant que le salaire d’Hervé lui sera bien versé, n’hésite pas à ajouter qu’Hervé essayait maintenant de le faire quasiment chanter puisqu’il continuait quand même la grève de la faim, en exigeant désormais 200 000 € supplémentaires (Interview de Joachim Moyse du 16 octobre à Paris-Normandie). C’était bien évidemment faux. La raison de la grève de la faim d’Hervé était, il l’a dit depuis le premier jour, le paiement de ses salaires, tout le reste étant négociable. Le reste, c’est-à-dire des dommages et intérêt pour les retards de salaire, pour le harcèlement dont il a été victime pendant douze ans, ainsi que pour les injustices qu’il a subies dans le déroulement de sa carrière depuis l’événement qui a été à l’origine de tous ses ennuis : la dénonciation par lui faite, des malversations d’un cadre de la mairie et fort proche du maire de l’époque, Hubert Wulfranc (voir mes billets dans Médiapart des 2, 4, 5 et 12 octobre). Cette demande de dommages et intérêt, Joachim Moyse ne peut ignorer qu’elle a été portée de longue date devant le Tribunal administratif. L’apurement du solde des salaires d’Hervé aurait pu être l’occasion de clore définitivement cette affaire par un compromis. Le maire de Saint-Etienne-du-Rouvray ne l’a pas voulu, c’est son affaire. C’est donc la justice qui tranchera. Mais de là à essayer de faire croire que la grève de la faim d’Hervé était un chantage pour soutirer 200 000€ à sa commune, n'est purement et simplement qu'un ultime et dérisoire mensonge qu'une ultime et dérisoire contre-vérité.
Billet de blog 17 octobre 2017
Saint-Etienne de Rouvray : les salaires dûs seront bien versés
Il aura fallu une grève de la faim de dix-sept jours pour que le maire de Saint-Etienne-de-Rouvray accepte de verser à Hervé Réaux les huit mois de salaires qui lui étaient dus. Mais en accompagnant d'une contre vérité flagrante l'annonce de sa décision faite devant la presse, le premier magistrat de la commune aura montré son incapacité à sortir de ce conflit par le haut. Dommage.
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