Certains d’entre nous ont appris au gré de l’évolution de la guerre entre l’Ukraine et la Russie ce que voulait dire la notion de guerre d’attrition ou encore le concept militaire de brouillard de la guerre.
Le pouvoir néolibéral en France comme ailleurs s’est engagé dans une guerre d’attrition contre son propre peuple ou pour mieux dire contre la portion réfractaire de ce peuple, en l’occurrence, principalement ce qu’il est désormais convenu d’appeler la minorité de gauche.
Parler ainsi de minorité de gauche me fait penser aux minorités ethniques ou religieuses, le plus souvent persécutées de certains pays, proches ou lointains : minorités musulmanes, minorités chrétiennes, minorités chiites, minorités sunnites.
La guerre d’attrition est à la fois symbolique et tout à fait concrète.
Concrète à travers la réduction des moyens accordés aux secteurs historiquement animés par des citoyens se réclamant de la gauche.
Symbolique, à travers la recherche d’homogénéité des idées véhiculées par les associations subventionnées (et le fameux contrat d’engagement républicain).
Cette guerre d’attrition ou encore d’épuisement démocratique vise à décourager les volontés les plus militantes, celles qui interrogent les choix politiques d’une minorité majoritaire dans l’économie et les sphères de pouvoir.
Pour ce qui concerne le brouillard de la guerre, disons qu’il s’est bien dissipé et que celui ou celle qui ne veut pas voir, savoir et comprendre ce que l’étouffement idéologique et matériel des oppositions au néolibéralisme veut dire et annonce, fait clairement le choix de ne rien voir, savoir et comprendre histoire de ne pas se retrouver à un moment donné confronté au choix d’assumer ou de ne pas assumer son opposition à un pouvoir de plus inquisiteur.