L'article dont je reprends ici le chapeau, s'il avait été écrit il y a deux ans et demi, à l'été 2021, aurait été considéré comme complotiste ou à tout le moins comme susceptible de servir les intérêts des "antivax" et autres illuminés, incapables de se ranger derrière un avis scientifique présenté alors comme unanime.
Il n'y avait là, pas d'alternative.
Ainsi va la doxa néo-libérale appliquée à la virologie ou à l'infectiologie comme elle l'est de façon de plus en plus autoritaire et violente dans le champ du politique.
Que dire du pouvoir actuel, celui qui sait et qui décide de tout, bien inspiré par quelques directives lui indiquant la voie à suivre vers un libéralisme économique doublé d'un autoritarisme politique ?
Disons qu'il a pris goût aux coups de force, à la violence adressée aux récalcitrants, à celles et ceux qui se refusent à obéir à l'Ordre. Un Ordre inspiré, un Ordre pour ainsi dire donné tel un pouvoir sans limite à celui qui incarne le candidat idéal à son application sans scrupule.
La fin justifie les moyens.
De quels moyens parle t-on pour parler de cette terrible période, une parmi d'autres depuis 2015 (année de l'entrée en scène du sauveur, de l'être suprême) ?
Le mensonge, la manipulation, la menace, son exécution sans délai, l'annonce de rapports sur tel ou tel sujet, central dans nos vies (les transports, les retraites, le chômage), puis aussitôt, un projet de loi ou un décret présidentiel appliquant à une réalité approchée, statistiquement évaluée, sondée, des décisions destinées à servir ce qui procède plus d'un désir individuel que d'une attente collective.
Admettons que la transformation de SNCF en SA et l'ouverture à la concurrence ait pu constituer un horizon désirable pour un mouvement politique attaché à la libre concurrence qui considère que le statut d'établissement public n'est pas assez stimulant pour des professionnels propriétaires de leur emploi.
Admettons que le passage à 65 ans de l'âge minimum de départ à la retraite et que l'augmentation des trimestres de cotisation requis pour disposer d'une retraite à taux plein ait pu constituer un horizon désirable pour un mouvement politique attaché à la responsabilisation des individus dans le contexte d'un environnement économique qui nécessite une mobilisation nationale capable de répondre aux besoins de production de biens et de service.
Admettons que la vaccination de toute une population et la dénonciation de son refus comme acte de délinquance et de déviance ait pu constituer un horizon désirable pour un mouvement politique attaché au principe de solidarité et d'obéissance inconditionnelles aux ordres données à la population en contexte épidémique, à commencer par celui de se vacciner.
Mon premier procède d'une conversion à une approche libérale de l'économie ; l’État n'en constituant qu'un acteur parmi d'autre, au même niveau que les autres, obéissant aux mêmes lois et règles que les autres.
Mon second procède d'une conversion à une approche productiviste et mercantiliste de l'économie ; les citoyens obéissant de cet État obéissant étant réputés consacrer l'entièreté de leur existence à concourir à ses performances économiques, à œuvrer à sa grandeur et au leadership de ses dirigeants.
Mon troisième enfin procède d'une conversion à une approche biopolitique et réductionniste du citoyen devenu simple individu soumis à la volonté de dominants occupant une place à part dans une humanité divisée en catégories.
Parmi ces dominants, il en est un, il est présent dans toutes les têtes, dans toutes les conversations.
Il absorbe la lumière de nos intelligences critiques tel un trou noir. Il s'est attribué dans la limite de son royaume et sans trop de coups férir, à peu près tous les pouvoirs à commencer par celui qui autorise à se réclamer d'une thèse scientifique (la vaccination), d'un postulat économique néoclassique (la concurrence de tout et de tous contre tout et tous) et de ce qui s'apparente enfin à une forme de darwinisme social.