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Billet de blog 6 mars 2024

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La fin de la social-démocratie en France

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La fin de la social-démocratie en France

La social-démocratie française est venue nourrir les troupes d'un Emmanuel Macron que d'aucuns, les plus aveugles et les plus sourds auront eu l'heur de confondre avec un premier secrétaire de parti socialiste, un de ceux pour lesquels, "le changement c' (était) est maintenant" et dont "l'ennemi" était la finance. 

Dès 2014, et cela est bien documenté, notre futur ex-hôte de l’Élysée était un ami de la France qui compte et qui sait trouver/placer ses représentants à la tête de nos institutions.

La social-démocratie française a vécu.

C'est un fait ; en témoigne le projet de l'étatisation de l'assurance chômage ou encore la suppression des Tribunaux Prud'homaux.  

Cas pratique, dans le secteur médico-social, la négociation d'une CCUE est devenue un préalable au respect par l’État de ses engagements. Il est désormais question d'une négociation à marche forcée d'une nouvelle grille de rémunération mais aussi des droits à congés payés supplémentaires. 

Ce dernier point est très sensible avec en arrière plan l'hypothèse d'un calcul à peine dissimulé, favorable aux employeurs et défavorables aux salariés qui devront faire le deuil d'une partie de leurs congés pour obtenir un peu plus de salaire. 

L'obligation est bien là de parvenir à un accord sous la menace d'une définition par l'Etat des conditions dans lesquelles pourront être rémunérés dès 2025, les salariés de la BASMS (Branche associative sociale et médico-sociale à but non lucratif.). Aux parties prenantes de suivre une "feuille de route" aux calendrier serré. 

Du modèle bismarkien au modèle beveridgien (dégradé)

La période actuelle a tout de la transition entre système bismarkien et  système beveridgien de protection sociale, entre un système alimenté par les cotisations (les "charges") et un système alimenté par l'impôt. 

Reste que nous avons assez de recul pour bien apprécier les limites du système mis en place à la fin des années 40 au Royaume-uni et officiellement conservé avec une réduction progressive des moyens alloués aux allocataires. 

La fin du paritarisme est en cours.

L'assurance maladie est administrée à parité par des représentants de syndicats de salariés et d'employeurs depuis 1967. L'UNEDIC existe depuis 1958 avec une gestion paritaire soumise depuis l'arrivée de l'extrême-centre au pouvoir en 2017 à un chantage régulier à la dissolution programmée par le candidat mais jamais réalisée, aujourd'hui revenue à l'agenda, semble t-il.

En guise de conclusion

Le fond de l'air social apparaît comme très chargé en gaz à effet de serre susceptible de réchauffer le climat des mois à venir. 

La résignation atteignant des sommets, l'ambiance de veille de guerre entretenue par l'exécutif et ses relais politiques et médiatiques aidant, il est cependant permis de penser que ce qui est annoncé aura lieu, sans trop de coup férir.

Et puis, si après cela nous avons droit à l'hiver nucléaire, nos problème appartiendront au passé, nos vies aussi.

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