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Billet de blog 10 juin 2024

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Et vous, êtes-vous prêt.e à travailler aux ordres d'un pouvoir d'extrême droite ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Et vous, êtes-vous prêt.e à travailler aux ordres d'un pouvoir d'extrême droite ? 

Fonctionnaires ou acteurs privés subventionnés, nous nous sommes habitués à obéir aux règlements, circulaires, lois, décrets, à les guetter même, à les anticiper parfois, à trouver à travers elle une sorte de plaisir étrange, à la limite du masochisme. 

Nous y puisons notre propre légitimité, notre autorité. 

Nous y trouvons des prétextes à agir sur nos organisations, sur nos salariés, nous réfugiant derrière des textes normatifs dont la puissance s'est considérablement accrue au cours des dernières années, jusqu'à devenir performative à travers notre porosité et notre compliance.

La norme occupe désormais une place dominante dans nos sociétés, un corpus de textes dont la puissance de transformation de nos espaces de vie tend à s'autonomiser. 

Nous en sommes, acteurs publics et privés subventionnés les agents, capables de suspendre notre jugement et de délaisser nos propres méthodes pour en adopter les techniques, pour nous perdre dans son monde.

En témoigne l'informatisation du monde autrement appelé "virage numérique", la réduction de nos services à de la gestion de flux, à distance d'une pensée et d'une réflexion devenue la propriété intellectuelle des prescripteurs hors-sol qui en viennent petit à petit à diriger nos consciences tout autant que nos actions. 

Et même si nous en sommes conscients, nous n'en demeurons pas moins les instruments, les relais, les amplificateurs parfois puisqu'il faut bien vivre, matériellement vivre.

Nous nous sommes fais à l'idée qu'il était impératif de répondre dans les meilleurs délais et avec le moins d’interférences personnelles à toutes les demandes faites au nom de l'intérêt général et sous le couvert de la légitimité tirée d'une élection, d'un choix majoritaire ou d'un choix par défaut voire d'un non-choix, vote sans conviction. 

Nous guettons les textes réputés encadrer nos actions et diriger nos pensée tout autant que l'inverse, puisque, avec le temps le conditionnement gagne, altère le jugement critique, transforme le doute en culpabilité : comment puis-je remettre en question une volonté politique issue d'un vote majoritaire ? 

De quel droit je m'autorise à refuser d'obéir, à ne pas appliquer une règle contraire à l'idée que je me fais des droits sociaux et à la nécessité de protéger les plus fragiles ? 

Au nom de quel peuple, de quelle légitimité, de quelle légalité je considère qu'il est tout aussi nécessaire de veiller à ce que les acteurs sociaux les plus confiants ne viennent pas menacer le tout aussi fragile équilibre social et économique qui permet à une société de s'inscrire dans le temps long d'une histoire commune pacifiée ?

Peut-être est-ce au nom de ces droits de l'Homme dont notre actuel président de la république ne comprends pas, paraît-t-il le sens ? 

Il faut dire qu'ils se sont écrits dans les premiers temps d'une révolution qui a voulu remplacer l'autorité du roi et de l'église par celle d'une société capable de cimenter ses liens sans recours à une quelconque puissance divine. 

A suivre...

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