Je vais écrire quelques banalités mais cela fait du bien...
Le pouvoir néo-libéral est humainement indigent, incapable de faire face à l'urgence d'un changement dont la dimension irréversible lui fait dire "qu'il faut s'adapter" (B. STIEGLER).
Le pouvoir néo-libéral et ses affidés technocratiques ont transformé un pays, celui dans lequel nous vivons, en une terre de paradoxes :
- assez riche (*) pour disposer d'un système éducatif intelligent, au service de l'avenir
- assez riche pour disposer d'un système de santé intelligent, au service.... de la santé
- assez riche pour agir sur une évolution climatique à laquelle il faut faire face et non pas s'adapter.
Prendre des mesures radicales en direction d'acteurs économiques puissants qui contribuent à accentuer les effets du changement :
- secteur des transports routiers,
- secteur de la grande distribution qui vend n'importe quoi
- secteur marchand importateur de biens manufacturés dont nous pouvons nous passer
Je ne parlerai pas ici du secteur de l'énergie ou des transports en commun.
Cela nécessite un vrai débat national, au parlement sur les fondements d'expertises actualisés et d'écrits déjà bien disponibles.
Pour revenir sur le système de santé, nous sommes confrontés à ce qu'il faut bien appeler ici un "foutage de gueule en grande largeur" de politiciens dont la lâcheté le dispute à l’incapacité presque revendiquée à mettre en place des mesures systémiques et de réformer en accroissant la surface économique du soin et en veillant au développement de moyens non-lucratifs et à la disparition du lucratif dans le champ médico-social et sanitaire.
Je lis (puisque je ne regarde plus ni n'écoute depuis longtemps) notre ministre de la santé évoquer les débats citoyens à venir, préalables comme le furent les débats de la conférence citoyenne sur le climat, à des mesures qui viseront à améliorer notre système de santé. Je lis et j'essaie de comprendre, cela produit l'effet d'un paradoxe, pourquoi la santé ne constitue pas avec le climat, la priorité d'un pouvoir politique au service des intérêts du peuple qui lui a accordé le droit d'exercer le pouvoir.
Il me semble que c'est dans le socle constitutionnel mais il est vrai que par les temps qui courent une loi qui s'abstrait de la simple mise en œuvre d'une idéologie ne répond à aucun intérêt susceptible de retenir l'attention des dominants.
(*) j'ai bien compris pour avoir quelques notions d'économie que la richesse... économique est le produit du travail des hommes lui même converti en monnaie et que c'est cette monnaie qui permet d'anticiper les besoins de demain et d'investir, la monnaie en stock et la monnaie fiduciaire, créance sur un avenir que l'on envisage comme vivable et source de bonheur...
Je fais l'hypothèse ici que l'avenir tel qu'il est pensé par nos dominants s'apparente à un enfer pour les dominés et que leur seul objectif est de préserver la viabilité de leur monde. L'évolution actuelle du climat les renvoie à une évidence : il n'y a qu'un monde et c'est là où ça devient compliqué.... et très risqué pour tout le monde...
Petit complément à la lecture des deux articles de Romaric GODIN qui pointe à juste titre la baisse de production de richesse et la création d'emploi peu rémunérés. J'évoquais plus haut, un peu vite, la question de la production de richesse. Je n'ai pas développé, volontairement. Pour en rester à la question de la productivité, je suis confronté professionnellement à deux réalités :
- l'une liée à l'activité d'une entreprise adaptée qui ne parvient pas à extraire ass Écrire un billet Écrire un billet ez de chiffre d'affaire du travail de ses salariés en situation de handicap pour trouver un équilibre économique durable,
- l'autre à l'irruption de consultants et de services aux entreprises associatives qui n'ont pour seule mission que de veiller à la conformité de nos organisations et de certains de nos processus. Je pense ici au RGPD ou encore dans le secteur médico-social à la numérisation de tous les supports de partage d'information. Le coût de ces services est élevé tandis que la richesse qu'ils permettent de produire est nulle puisque éloignée du cœur de nos métiers au service des personnes en situation de handicap. Je ne rejette pas en bloc ces prescriptions, là n'est pas la question mais simplement, les moyens budgétaires à mobiliser. Il serait bien plus simple de créer un service public de soutien d'une numérisation raisonnée de nos services et de mettre à distance des intérêts privés qui, cela est tout à fait logique, ne travaillent pas par conviction altruiste mais pour leur propre subsistance.