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Billet de blog 28 octobre 2022

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Ca sent mauvais

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je suis allé hier soir sur des sites d'analyse critique de la parole présidentielle telle qu'elle s'est étalée au cours d'une interview commandée ou indirectement à travers les questions adressées par une journaliste aux ordres au leader de l'opposition progressiste. Je passe sur les propos d'un ministre de l'intérieur, détestable.

SUR FRANCE 2 : MACRON, PRÉSIDENT HORS SOL ADEPTE DES FAKE NEWS © Le Média

Il semble bien que nous soyons passés de l'autre côté d'un miroir démocratique fort abimé mais jusque lors capable de renvoyer autre chose que l'image d'un leader installé, moralisateur et contempteur d'à peu près tout ce qui peut renvoyer à ce qu'il entrevoit de l'esprit d'un pays qu'il semble désormais avoir pour seul objectif de ramener aux autoritarismes nationaux du XIX et du XXème siècle.

Le prince ne semble plus avoir besoin de miroir pour contempler sa grandeur, l'écho de sa parole et l'image d'un visage sévère adressés aux opposants semblent suffire à le satisfaire. Jeu d'écho et volonté d'instituer la vérité à partir d'une parole incontestable, tels sont désormais les caractéristiques d'une communication toute personnelle résolument inscrite dans la perspective d'imposer sa volonté, quoi qu'il en coûte.

Je m'inquiétais en 2010 de l'évolution du président d'alors avant même qu'il ne provoque au comble du cynisme, le drame syrien. J'évoquais le risque autoritaire, en percevant le germe dans un goût prononcé pour la parole forte et catégorique, l'étroitesse d'une volonté soucieuse de trouver dans la réalité la preuve d'une vérité toute personnelle. 

Nous n'en sommes même plus là.

Il n'est plus question de prouver que l'on a raison mais de confronter les citoyens à une réalité réduite au produit d'une volonté personnelle, cynique et perverse, pleinement consciente et bien informée des conséquences des actes politiques qui en accompagne la transformation en réalité, fruit de décisions froides, de celles qui procèdent de la marque d'une idéologie totalitaire, ce que Gaël GIRAUD appelle dans son dernier ouvrage (formidable), le post-libéralisme.

Ça sent mauvais, très mauvais et notre démocratie est clairement menacée dans ses fondements mêmes avec l'assentiment des électeurs les plus assidus, celles et ceux qui n'ont rien à perdre dans une politique qui déchire et divise.

Cap après cap, la voilà qui franchit celui du désespoir des démocrates, allant jusqu'à stigmatiser désormais "une jeunesse" maltraitée et méprisée au-delà de ce que nous avions pu connaître avant 2017.

La voilà cette jeunesse invitée avec violence à faire le deuil de sa liberté pour s'engager le plus vite possible dans un monde du travail lui même de plus en plus rétrograde, espace de survie économique et de domination, loin, si loin du commun d'essence théologique convoqué par Gaël GIRAUD comme seul horizon possible d'un monde résolument humain.

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