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Billet de blog 22 avril 2020

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Wall-E, agronomie et coronavirus

Du film Wall-E au smartphone, en passant par l'agronomie : petites réflexions sur le coronavirus...

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Vision dystopique de l'humanité dans le film Wall-E © PassivelySedentary

Je repense parfois à la vision dystopique de l’humanité du film « Wall-E » (où un petit robot éboueur officie sur une Terre devenue décharge) car j’ai l’impression qu’on s’en rapproche un peu dans les transports en commun de nos jours. Il parait loin ce temps des usagers du métro doucement ensommeillés le matin, mélancoliquement enivrés le soir. Il parait loin ce temps où prendre le train était un moment suspendu, fait de paysages et de rêverie. Les écrans du capitalisme nous ont confisqué ça.

Ces écrans ont aussi permis l’avènement du consumérisme 2.0. Un miracle : entre deux épisodes d’une série Netflix, juste en faisant glisser son doigt sur son smartphone, l’Homo economicus numericus peut désormais instantanément exploiter des travailleurs et des ressources naturelles à travers le monde. Des chaînes productives et logistiques planétaires aboutissent à la livraison à domicile de téléviseurs HD, de paires de baskets, aussi bien que de cheeseburgers…

L’agronomie nous apprend que pour limiter l’apparition de maladies et de ravageurs sur les cultures, notre alliée est la biodiversité. En gros, pour produire sans pesticides, il faut des cultures et un environnement variés et un sol où la vie y est la plus complexe possible (1 gramme de terre peut contenir 1 million d’espèces de bactéries, 100 000 de champignons, 1000 d’invertébrés). A l’inverse, dans un environnement qui a perdu cette complexité, les pathogènes prolifèrent.

Ainsi le délire collectif de gavage de fringues, bouffe, objets électroniques, meubles IKEA, bagnoles, etc… a dû profondément bouleverser, déséquilibrer, polluer les écosystèmes chinois (et les structures sociales en passant) et n’a pu que favoriser l’apparition du coronavirus. La cerise sur le gâteau de ce délire étant évidemment le tourisme mondial, aberration qui a permis la diffusion planétaire du virus. Les catastrophes mortifères du coronavirus et celles en cours et à venir du changement climatique ont donc des racines communes.

J’espère que nous allons en terminer avec l’inconséquence et le déni qui mènent à ces catastrophes humaines et nous fait nous auto-exploiter, que nous allons retrouver un équilibre avec notre biotope, renouer le lien avec le vivant non-humain (sait-on nommer plus de 2 plantes sauvages qui poussent dans les interstices de notre trottoir ? plus de 2 arbres dans notre rue ?). Essayons de suivre la voie du cœur, celle qui fait applaudir le personnel médical à sa fenêtre le soir avec ses voisins, pas celle qui rabougrit à faire du shopping sur Amazon.

Le post coronavirus pourrait être une page blanche, économiquement, politiquement… psychologiquement un peu aussi. Tout pourrait s’y écrire, le pire comme le meilleur.

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