il faut mettre au silence tout ce bruit intérieur
ce qui coule et roule
un ruisseau de galets
crissement de pierres mouillées
en étincelles humides
ce qui roucoule férocement
loin du vœu de comprendre
ce qui ne m'écroulera pas
si l'attention diffère
du désir entrevu
cela n’a pas de prise
ce qui se fait attendre
n'a pas de but
la fureur en moi
contenue
pour ne pas embraser l'heure
ce silence à dompter
comme premier cheval
sans corde
à monter les pieds nus
l'aube à suffoquer est loin derrière
il n'y a plus le temps d'une jeunesse mobile
à s'effrayer de peu
mais les artères en parlent
comme blessures ouvertes
j'ai connu ce sang vif
à boire jusqu'à la lie
dans les matins soumis
du silence
encore du silence
jusqu'aux battements du cœur
enfin au bon niveau