dans la distance
le cœur du zèbre
reste
dans la distance
vous
les agités
ou même les sobres
les militants au sang des rues
les suspendus dans les soupentes
toujours les sans paroles
les muets glabres
vous les voyez
ces superflus
devant leurs dires qui se pavanent hautains
avec leurs graisses flasques et à faire peur
en caméra
et leur argent sans le montrer
leurs convictions qui sont sans être
le pouvoir brut
le pissat dru de leur morgue
glu dégoulinant des frocs
vous
fantômes blancs
mes assiégés
les pénitents de l'amour fou
les enragés de dernière heure
vous les voyez
les technocrates de l'idée
les dégoulinants flasques et adipeux
offrant leurs libellules synthétiques
au vol mauvais
ceux qui dégueulent du sournois
ceux qui lèchent l'emphase
à la télé vindicative
dans les radios sans le poème
la crotte à l’œil
les merdes bleus pas décollées
leur foutre d'un mauve froid
sur nos ventres blêmes
irrésolus dans nos désirs
vous les voyez
et puis
vous entendez
vous entendez
l'assourdissant vacarme qui contraint
toi
amour léger
dans la distance
le cœur du zèbre