c'est ainsi que
je n'ai plus que tête
mon corps encore
me poursuivra de loin
pendant l'abîme
je marche sur le devant
et fourbu d'étincelles
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c'est que le sommeil
presque peu
dans la veille même
sur le muret du doute
une fleur à la main
l'idée éparpillée
avec la peau
d'avant la peau
le sommeil
presque peu
le stigmate du jour
le sommeil
ne peut rien
la vie sonne d'échos
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une fatigue
pas de celle qui use
non
la fatigue
parce qu'elle est là
mais qui n'empêche rien
le corps répond
cette fatigue
douce
et nécessaire
avec toute l'huile
de son énergie grave
elle dicte
le retrait
elle me sourit
et sans rien d'amer
je mets terme
à un cycle
je retourne
le sens
à contresens
je retrouve
le sens
cette fatigue m'enivre
je vais quitter la foule
je renais à la marge
à la marche matutinale
au détour du chemin
le chevreuil me regarde
qui me fait
qui m'offre
avec son œil ardent
aimer
ses nerfs et ses vaisseaux
une fatigue
saine