Bien sûr tout n'est pas drôle ...

devant le merle sans crainte de l'homme au noir fusil
devant le chêne desséché qui garde l'espoir de sève
devant la glace qui pleure
n'ajoute pas ta peine
elle est là
ombre suspendue à ton corps défendant
et ressource de l'âme
garde-la pour toi
comme une arme peut-être
personne ne doit savoir
que tu trembles au soleil
cette peur t'appartient
et sans que tu le saches
elle assiste tes jambes
alors debout
n'est-ce pas heureux
que tu puisses encore rire
offrir ce geste encore
à l'enfant sans savoir
à la fille qui passe - qui se moque du sens -
et à l'ami enfin
qui sait garder confiance
tu es dans la lumière
des beaux jours qui filent
et tu peux embrasser même sans les lèvres
l'arbre fourbu
l'oiseau blessé
et l'eau qui rejoint l'eau
et demander pardon