Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
La terre est grasse. Je l'ai cherché sous mes rebuts vivants, épluchures nobles, herbes coupées. La pluie et le soleil ont donc osé l'office sacré du cycle fécondant. Extraction printanière d'une décomposition voulue quelques années durant. Mon doux terreau atteint. J'y enfonce mes mains pour une pierre à retirer, un rameau non décomposé, un résidu inutile, un bout de ficelle qui liait la tomate à son tuteur ou même un os - mais d'où vient-il ? -. La terre est grasse, lourde et riche. Je la soupèse. Je la hume, mes narines frémissantes à sa piquante odeur. Je m'enivre. La terre est grasse, presque goûteuse si je la portais à ma bouche. Elle est la réserve vivante de mes futurs appétits. Dans la chaleur de son sein, elle confie la force de l'exponentiel à la graine. Elle assure au germe son érection rudimentaire et naturelle pour percer le ciel après sa traversée. Elle invente la fleur. Elle participe au fruit. La terre est grasse.
Semis.
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