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Billet de blog 18 janvier 2015

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En hommage aux victimes et à leurs proches ces deux poèmes

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                                       PERSONNE

….Après qu’ils auront si vite massacrés la vie

La vie si lente 

D’ autres auront regardé longtemps le temps se diluer

La mort jamais autant délectée 

Terrible saveur de nos cerveaux défaits

L’ interminable dilatation du temps

Dévalerait jusqu’en bas 

A la hauteur de la tuerie 

Le présent boursouflé  gonflé comme une bulle 

Résonnerait réfracté 

Dans ces regards de libellules emportées par le vent

Et les autres n’ oseraient faire quoi que ce soit 

De peur que ça ne revienne 

De peur 

Tous englués de haine et de peur 

Un cri 

Commanderait pourtant le signal de la paix retrouvée

D’autres tueries fuseraient pour qu’ils deviennent vivants

Un cri 

A faire  reluire les ailes fatiguées du temps 

Un seul cri 

Restaurant l’antique ménagerie des mots 

Rien serait présent lui-même en Personne

Arbitre aux ailes collées 

Mais pour personne

Dans la volière du calendrier somnolent la mort serait redevenue normale

Pour un moment…     

ENFANTS DE PERSONNE

Enfants du siècle traumatique

Nous restons comme agglomérés 

Et  l'oeil-pivot qui nous mâchouille,

Sur l’écran de nos nerfs obèses

Plante l' aveugle flèche

Fabrique de fripouille.

Insensibles au  fer rouge

qui glace jusqu’aux  flammes de l’espoir

Nous nous déguisons de nos ombres

Les mots nous ont quitté.

La tache coule sous le fard 

Et revient comme une charogne,

Le Bien, le Mal s’entrevergognent

Sous le manteau de satiété.

Nous que le poids de lâcheté

Courbe vers nos pieds palmés

Nous avançons hallu-cinés 

Allons-nous nous devenir blatte 

Ou cafard?

Sous taire nous mouvoir?

Issus du gouffre, héritiers de la faille,

Devant la nouveauté sans visage 

Nous regardons sans plus les voir

Les fantômes de nos vestiges, 

Témoins sans parole, même de désespoir.

Eux nous regardent en miroir

Bien au-delà du trou légué,

D’un frissonnant souffle d’haleine. 

Seul le Silence les habille,

Lui qui jamais rien n’interprète. 

Les précipices que nous côtoyons sont bien gardés.

S’envoler

Loin d’eux 

En bandes rieuses

Jean-Louis Brunati

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