Je sens que je vais me faire tout plein de copain(e)s !
Décidément, l’exo mémoire est source d’enseignements ! Il y a longtemps que je pense que le champs politique français est vérolé par la balançoire droite-gauche ! Cerveau droit versus cerveau gauche . Débordant de nuances, cela va sans dire. A force de naviguer dans l’exomémoire, d’y effectuer des plongées profondes, j’ai quand même fini par me faire ma religion. Et c’est là que le bas blesse.
Entre une droite, punitive, réactionnaire, nostalgique d’un ancien régime, révolu depuis des lustres – encore qu’il serait plus juste de dire d’anciens régimes, puisqu’il y a une droite bonapartiste -, soutient inconditionnel d’un patronat de choc ultra libéral – bonjours le Comité des Forges -, qui voudrait en revenir au 19éme, adepte de la croissance à tout va, et une gauche qui ne sait plus qui elle est, amnésique, elle aussi tentée par le bonapartisme pour une part, 1/3 ouvriériste, 1/3 petite bourgeoise, 1/3 convertie au libéralisme, on pourrait hésiter.
Mais, sans vouloir revenir sur l’histoire du mouvement ouvrier, ses combats, ses défaites, ses victoires, il faudrait quand même revenir sur son histoire, et la resituer dans l’histoire.
Le libéralisme, cette utopie – je dis bien utopie, car ce n’est pas une science - apparue au 18 éme – à la louche -, prétend que la propriété privée, la liberté d’entreprendre, de circuler, la concurrence sans entraves, ou tout individu est sensé être à égalité pour négocier avec un autre, qui permettent de réaliser toutes choses, pour le vendre, et le transformer ainsi en capital, est la voie royale pour tirer l’Humanité vers le bonheur de l’Humanité. C’est quasi la parousie providentielle incarnée. Le dispositif central de cette « proposition », est le marché. Grosso modo, tout ce que chacun produit peut s’échanger sur ce marché, et il est doué d’une divine capacité d’auto régulation et ne commet pas d’injustice. Tout va bien dans le meilleur des monde !
Mis à part que quelques bémols viennent quelque peu ternir cette idyllique tableau !
Un c’est une vision matérialiste de la vie. Deux, la planète ne nous appartient pas, c’est nous qui appartenons à la Terre . L’économie libérale s’est fondée sur la conquête de territoires étrangers, et leur colonisation, le pillage des colonies, le génocide d’une bonne partie des peuples colonisés, des pratiques d’une cruauté inouïe, l’instauration d’un état de guerre quasi permanente entre les différents acteurs de ces glorieuses entreprises. Ce serait de l’auto régulation, et tout le monde devrait en profiter. Cette utopie prétend à une croissance sans fin, génératrice d’un enrichissement sans fin lui aussi. Depuis l’utilisation des carburants fossiles -elle aussi à croissance indéterminée – ce système a connu une accélération prodigieuse. Et autres bémols, la terre est finie, les ressources sont finies, nous avons, en relâchant dans la biosphère des milliards de tonnes de CO2 - que la vie avait mis en stock pour auto réguler son atmosphère pendant quelques centaines de millions d’années - en quelques décennies, avec pour résultat une transgression énergétique titanesque qui induit une sixième extinction de masse dont nous risquons bel et bien d’être les premières victimes. Autre bémols, le système ne s’auto régule pas, et est secoué de crises de plus en plus catastrophiques, causes de pertes effroyables et dispendieuses, et il organise un gaspillage monumental, l’injustice. Il est plus proche du biocide que de la parousie.
Reconnaissons lui quand même d’avoir permis la liberté de penser, de s’exprimer, la liberté de la presse, l’émergence et l’organisation du mouvement ouvrier, la démocratie élective, les droits de l’homme et du citoyen, des femmes, des enfants, et même des animaux, le droit d’association, la liberté d’entreprendre. Pour ne citer que les plus visibles ! Ce qui n’est quand même pas rien !!! Sans ces droits, je ne serais pas en train de taper ce texte, et vous de le lire.
En face, en réaction, pour contrer les effets délétères et pervers de cette idéologie, s’est organisée la gauche, pour défendre les victimes de ce système, mettre des freins à ses errances et excès, rétablir la justice, l’égalité, la fraternité, la liberté des opprimés. La paix. Si l’on peut reconnaître quelque validité aux analyses économiques de Marx, sur le 19 éme, les conclusions qu’il en tire – le matérialisme scientifique, la lutte des classes, le communisme sont infiniment sujettes à caution. L’idéologie marxiste léniniste, révolutionnaire, s’appuyant sur un partis élite d’avant garde, la dictature du dit partis, l’élimination des opposants, des classes sociales réactionnaires, la militarisation de la société, l’établissement de main d’oeuvre servile, du travail forcé, l’élimination de la paysannerie, de la liberté syndicale, la collectivisation des terres, la suppression de la démocratie, la nationalisme et le colonialisme, et bien d’autres joyeusetés, ont sérieusement mis à mal les espoirs qu’ils avaient suscité. Le communisme, en prétendant apporté réponse au libéralisme individualiste, n’a été qu’un totalitarisme immonde. Plus gênant, le socialisme, aveuglé par les louables intentions qu’il partageait, n’a que rarement été capable de prendre ses distances de ce faux frère.
Et Hitler, qui avait bien étudié le marxisme et le communisme, a pu se vanter d’avoir réalisé les buts du communisme !!!!! Fâcheux !!!!!
En fait, s’il est indéniable de le nazisme fut une abominable dictature, raciste et meurtrière autant qu’involutive, sa confrontation avec le communisme ne fut que la confrontation de deux systèmes totalitaires aussi inhumains l’un que l’autre. Ce qu’une bonne partie de la gauche – et même de la droite – s’ingénie à dénier. On commémore Oradour, pas Kathyn, la libération des camps nazis, pas celle de l’archipel du goulag. On s’esbaudit des millions de victimes du nazisme, pas de millions de morts du communisme. Et pas que russe, les chinois se sont montrés très performants, les vietnamiens, les coréens, les cambodgiens, les éthiopiens, les cubains n’ont pas été en reste. Performants dans l’horreur, les communistes !!!!Et anti libéraux, anti individualistes et anti américains en diable.
Mais, nous avons encore un P C en France, et certain nostalgiques anti individualistes, anti américains, anti libéraux, font toujours flores !!!!
Alors, puisque les deux pôles opposés ne sont guère plus recevables l’un que l’autre, se pourrait-il que la solution se trouve dans le corps calleux social : Un libéralisme encadré, régulé, un socialisme décentralisé et démocratique, au service de la biosphère. Parce que, grande nouveauté, nous faisons partie de l’environnement, et ce que nous prélevons sur l’environnement, pour notre usage, c’est ce dont nous privons l’ensemble de la biosphère. Il ne faut plus parler d’individualisme, mais d’individuation, de conscience de classe, mais de conscience biosphérique ; nous ne pouvons plus nous comporter en parasites de notre terre-mère, mais en symbiote.
Nous allons devoir nous monter intelligents, inventifs, réfléchis, collaboratifs, solidaires, mutualistes, aimants, qualités qui nous ont permis d’arriver ou nous sommes ; mais qualités que le libéralisme et le communisme ont mis sous le boisseau. Sinon, nous disparaîtrons !!!!!!
Nous allons devoir inventer autre chose que des utopies mortifères remontant à des siècles.
Le vieux dans la montagne.