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Billet de blog 21 juillet 2023

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La poésie contre la guerre

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les Forges de Tarbes (Hautes-Pyrénées) ont annoncé lundi (17 juillet) un accord de coopération s’étendant jusqu’en 2026 avec une entreprise ukrainienne pour la fourniture de pièces utilisées dans la fabrication d’obus de 155 mm, équipant les canons Caesar.

Ci-dessous un poème du grand Gaston Couté, qui demanderait quelques modifications, car contrairement à ce que dit le poème, on peut cyniquement penser que nous n'aurons pas à subir directement les armes que nous fabriquons. Sauf peut-être si on a l'esprit du billard, et qu'on imagine un coup à plusieurs bandes. Ça pourrait faire carabo !

Le fondeur de canons

Je suis un pauvre travailleur

Pas plus méchant que tous les autres,

Et je suis peut-être meilleur

O patrons ! que beaucoup des vôtres ;

Mais c'est mon métier qui veut ça,

Et ce n'est pas ma faute, en somme,

Si j'use chaque jour mes bras

A préparer la mort des hommes...

- Refrain -

Pour gagner mon pain

Je fonds des canons qui tueront demain

Si la guerre arrive.

Que voulez-vous, faut ben qu'on vive !

Je fais des outils de trépas

Et des instruments à blessures

Comme un tisserand fait des draps

Et le cordonnier des chaussures,

En fredonnant une chanson

Où l'on aime toujours sa blonde ;

Mieux vaut ça qu'être un vagabond

Qui tend la main à tout le monde.

(Refrain)

Et puis je suis aussi de ceux

Qui partiront pour les frontières

Lorsque rougira dans les cieux

L'aurore des prochaines guerres ;

Là-bas, aux canons ennemis

Qui seront les vôtres, mes frères !

Il faudra que j'expose aussi

Ma poitrine d'homme et de père.

(Refrain)

Ne va pas me maudire, ô toi

Qui dormiras, un jour, peut-être,

Ton dernier somme auprès de moi

Dans la plaine où les bœufs vont paître !

Vous dont les petits grandiront

Ne me maudissez pas, ô mères !

Moi je ne fais que des canons,

Ça n'est pas moi qui les fais faire !

Gaston Couté

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