Les Forges de Tarbes (Hautes-Pyrénées) ont annoncé lundi (17 juillet) un accord de coopération s’étendant jusqu’en 2026 avec une entreprise ukrainienne pour la fourniture de pièces utilisées dans la fabrication d’obus de 155 mm, équipant les canons Caesar.
Ci-dessous un poème du grand Gaston Couté, qui demanderait quelques modifications, car contrairement à ce que dit le poème, on peut cyniquement penser que nous n'aurons pas à subir directement les armes que nous fabriquons. Sauf peut-être si on a l'esprit du billard, et qu'on imagine un coup à plusieurs bandes. Ça pourrait faire carabo !
Le fondeur de canons
Je suis un pauvre travailleur
Pas plus méchant que tous les autres,
Et je suis peut-être meilleur
O patrons ! que beaucoup des vôtres ;
Mais c'est mon métier qui veut ça,
Et ce n'est pas ma faute, en somme,
Si j'use chaque jour mes bras
A préparer la mort des hommes...
- Refrain -
Pour gagner mon pain
Je fonds des canons qui tueront demain
Si la guerre arrive.
Que voulez-vous, faut ben qu'on vive !
Je fais des outils de trépas
Et des instruments à blessures
Comme un tisserand fait des draps
Et le cordonnier des chaussures,
En fredonnant une chanson
Où l'on aime toujours sa blonde ;
Mieux vaut ça qu'être un vagabond
Qui tend la main à tout le monde.
(Refrain)
Et puis je suis aussi de ceux
Qui partiront pour les frontières
Lorsque rougira dans les cieux
L'aurore des prochaines guerres ;
Là-bas, aux canons ennemis
Qui seront les vôtres, mes frères !
Il faudra que j'expose aussi
Ma poitrine d'homme et de père.
(Refrain)
Ne va pas me maudire, ô toi
Qui dormiras, un jour, peut-être,
Ton dernier somme auprès de moi
Dans la plaine où les bœufs vont paître !
Vous dont les petits grandiront
Ne me maudissez pas, ô mères !
Moi je ne fais que des canons,
Ça n'est pas moi qui les fais faire !
Gaston Couté