Ecolonomie : Les acteurs du futur

Quels sont les acteurs du changement à venir? Qui peut ou va jouer un rôle dans les changements à venir?

Vous aurez compris que l’exigence du rétablissement de la Qualité nous concerne tous.

Nous devons cesser de déléguer notre Liberté et notre avenir aux ploutocrates, à la Force Publique ou à des Représentants.

Chacun doit revendiquer la Qualité et l’exprimer dans sa vie afin que la société progresse vers la nouvelle organisa­tion basée sur l’addition consensuelle des Entrepreneurs, des Travailleurs, du Capital et de la Qualité pour formuler les choix de l’avenir.

Cette responsabilité appartient désormais à chacun d’entre nous.

Mais au-delà de l’évidence du rôle de chacun, il est néces­saire d’émanciper et de faire mieux et plus participer certaines catégories de personnes particulièrement sous valorisées et donc sous entendues.

Parmi celles-ci, et en particulier: les jeunes, les immigrés et les femmes.

D’abord, les jeunes, car ils sont notre avenir.

Les éduquer selon des principes et des objectifs d’avenir est la seule manière de faire advenir l’avenir.

Les Valeurs qui sont enseignées aujourd’hui sont celles qui guideront le monde de demain. L’éducation est au cœur des solutions d’avenir. Donner les connaissances et éduquer nos enfants, la force vive de demain, selon de nouveaux paradigmes plus solidaires et autonomes, plus créatifs et respectueux, plus proches de la nature et des autres, est aussi indispensable que de savoir résoudre une équation.

« La connaissance est un univers incommensurable, nous pour­rions tous y puiser sans retenue, notre vie entière, nous ne l’épuiserions pas. Mieux encore: plus nous y puiserons, moins nous épuiserons la planète. ».... Amin Maalouf dans « Le dérèglement du monde»

Le principe de Qualité nécessite une nouvelle définition du Savoir qui ne soit pas essentiellement quantitative. Nous devons constater, et dès lors accepter, que les temps changent et que les jeunes grandissant à l’âge de l’Internet et du portable sont et seront forcément différents de ceux de la génération d’avant. Différent ne veut pas dire moins doués ou moins bons. Au contraire, parce qu’ils sont en avance sur les adultes du point de vue de leur manière de vivre avec les objets et moyens de leur temps, ils dévelop­pent des comportements qui sont exemplaires.

Plusieurs changements sont déjà notables comme le rôle accru des groupes horizontaux. Par groupes horizontaux, j’entends des groupes informels et mobiles basés sur des affinités ou des centres d’intérêt changeants.

Par ailleurs, nous voyons la part de l’auto-éducation augmenter avec l’usage de l’Internet. Les jeunes y trouvent toutes les réponses à leurs questions avec une variété de réponses possibles parmi lesquelles ils retiennent celle qui leur convient ou leur agrée. La richesse du média Internet est infiniment plus vaste que la réponse d’un professeur. Cela ne signifie cependant pas que le professeur est devenu inutile, mais cela signifie certainement que son rôle se modifie et qu’il est désormais attendu sur d’autres terrains que celui de la stricte acquisition de connaissances, du formatage et de la sélection.

L’éducation nationale apparaît comme le Mammouth face à la nécessaire adaptation de l’enseignement aux condi­tions nouvelles d’existence, et encore plus par rapport aux nécessaires changements des paradigmes de nos sociétés. Le défaut d’adaptation de l’éducation nationale aux aspirations et au mode de vie des jeunes finit par rendre cette institution inefficace et ringarde. L’école perd alors de sa séduction et de son attrait et, du coup, elle perd aussi son efficacité.

Et pourtant, si j’étais enseignant, je ferai la grève: non pas pour que rien ne change, comme c’est le cas aujourd’hui, mais, au contraire, pour que tout change ! Un enseignant lucide devrait commencer par contester le contenu même du programme et refuser d’être l’auxiliaire et le formateur du système qui veut que le quantitatif soit survalorisé, que les programmes soient identiques et immuables alors que les situations sont diverses et les sources d’apprentissage également.

Le rythme scolaire lui-même, n’est plus adapté à notre civilisation moderne et ne fait qu’encourager le gâchis (gâchis de potentialités et gâchis de ressources).

Et aussi, on pourrait souhaiter le doublement du budget de l’éducation nationale pour avoir plus de professeurs qui travaillent et gagnent plus et mieux. Il faut rendre le pouvoir aux enseignants qui enseignent au détriment d’une administration pléthorique et rigide.

C’est à l’école que l’on forme l’avenir et les élites de demain. C’est à l’école (lycée, collège, université) que les jeunes acquièrent (ou pas) les Valeurs et les comporte­ments qui façonneront les objectifs et les méthodes de la société de demain. C’est à l’école qu’ils doivent acquérir cette dimension Qualitative qui leur permettra de ‘travailler mieux pour être plus’ dans un monde de plus grande conscience et solidarité au lieu de ‘travailler plus pour avoir plus’ dans un monde matérialiste et égoïste.

Est-ce que nous désirons véritablement que –comme nous– la prochaine génération répète le même discours, le même système, les mêmes erreurs, et connaisse de nouvelles catastrophes qui risquent d’être de pire en pire. L’éducation de la force vive et des élites de demain est fondamentale pour développer des comportements Qualitatifs qui puissent guider l’Ecolonomie et permette une nouvelle phase de croissance saine et guide les futurs progrès de notre civilisation.

Et vous, jeunes, lycéens, collégiens, étudiants, comment pouvez-vous ne pas avoir le désir de changement? Comment pouvez-vous accepter d’être manipulés par la partie la plus corporatiste du corps enseignant? Comment pouvez-vous ignorer l’urgence?

Comment pouvez vous ignorez la nécessité de descendre dans la rue pour revendiquer un meilleur enseignement mieux adapté au besoin de ‘Qualité’ et assurer Votre avenir.

Quel citoyen voulons- nous former?

Un mouton ? Un humaniste ? Un opposant ? Un produc­teur docile ? Un consommateur obéissant? Un honnête homme? Un être contrôlé ou responsable ? Formaté ou épanoui ? Quantitatif ou Qualitatif?

Pour ma part, la réponse est claire. Et pour vous?

Dans le roman « Island » de Aldous Huxley, parmi les habitants du paradis qu’il décrit, est un oiseau dont le seul cri est de prononcer sans arrêt « attention ! » Il crie « attention » pour rappeler que le paradis de l’Île est fragile. Il rappelle à chacun son rôle et son impact sur la qualité globale. De même, nous devons répéter « attention » en permanence pour que chacun embrasse sa part de responsabilité et soit conscient de l’importance de la Qualité.

Il est tout aussi nécessaire que nous soyons attentifs à nos diversités et sachions en profiter. Nos sociétés sont faites de diversité. Nous même, sommes le produits des Celtes, des Gaulois, des Romains, des envahisseurs Francs, des immigrations successives et finalement des bâtards occidentaux.

Comment se fait-il que nous ne sachions plus intégrer les nouvelles populations et soyons devenus plus ségréga­tionnistes que fédérateurs?

Nous trouvons parfaitement normal de manger la nouvelle cuisine dite de « fusion » ou « cross-over » qui n’est jamais que le mélange de traditions françaises avec des apports d’Asie ou d’Afrique, mais en matière sociale, nous ne savons pas réaliser ce mélange harmonieux, voire, nous ne l’envisageons même pas. Et pourtant qu’est-ce qui nous en empêcherait si le courage, les moyens et la volonté étaient au rendez-vous.

Là aussi, c’est à l’école que la diversité s’apprend et se pratique. C’est par la Connais­sance, le Savoir et l’Expression que la diversité s’émancipe et participe. La Qualité n’a pas de frontière ni de race. Elle appartient à toutes les religions parce qu’elle appartient à tous et à chacun.

La Qualité est par excellence un élément fédérateur qui permet à toutes les contributions de s’exprimer et de participer à l’avancement de nos sociétés. Pourquoi avons­ nous su intégrer les Hongrois ou les Italiens et ne saurions pas intégrer les Africains ou les Asiatiques en profitant de ce qu’ils ont à nous apprendre et en les faisant participer à la réalisation de nos objectifs?

Le paradigme quantitatif mène inéluctablement à la ségrégation car il introduit hiérarchisation, mesure et com­paraison dans nos appréciations. L’approche Qualitative quant à elle recherche la Qualité et est donc orientée vers les contributions possibles, et dès lors permet à l’intégra­tion de devenir souhaitable et possible.

Nos civilisations ont besoin de tous les citoyens et de toutes les diversités pour s’enrichir.

Les discriminations sont et seront toujours une perte de potentialité et de force.

Il faut enfin rappeler la perte de potentialité la plus inex­plicable et la plus répandue au monde qui est la discrimi­nation de la femme. L’idée généralement admise est que la femme est l’égale de l’homme. Même si (grâce à Dieu !) elle est physiquement différente, cela ne permet plus de justifier qu’elle soit socialement différente et discriminée. Leur différence est nécessaire à l’harmonie du monde.

Comment se fait-il que même chez nous, les femmes ne participent pas à égalité avec les hommes à l’avenir d’une civilisation dont elles sont la moitié?

Les femmes modernes sont libres, autonomes, actives, participatives. Se priver de cette égalité c’est comme un corps qui se ligoterait une main: il n’en serait pas plus efficace!

Partout et toujours nous devons accepter et plaider pour l’égalité des femmes et leur participation active à la construction de nos avenirs. Les pays ou sociétés où ce n’est pas le cas sont de ce point de vue archaïques et donc suspects de ne pas agir selon des règles propices au dialogue, à la coopération, à la solidarité et au progrès des civilisations.

La Qualité concerne aussi les femmes. Elles savent, peuvent et doivent jouer un rôle primordial dans l’évolution de notre société.

Au delà des jeunes, des immigrés et des femmes dont l’exclusion ou le formatage sont particulièrement choquants, c’est à tous et à chacun de revendiquer la prise en compte de la Qualité dans toutes les activités humaines. Femmes, immigrés et jeunes, vous devez reprendre une parole qui vous a été otée. Vous tous, hommes et femmes de la rue, vous pouvez et vous devez exiger le rétablissement de valeurs Qualitatives afin que notre société ne sombre pas entre abstraction et matérialisme, comme un choix entre Charybde et Scylla.