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Billet de blog 12 juin 2011

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Que veut le PS ?

Un nouveau débatsur la stratégie du PS vient encore d’alimenter l’actualité. Certains sedemandent si la gauche doit continuer à recruter ses électeurs dans la« classe ouvrière ».

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Un nouveau débatsur la stratégie du PS vient encore d’alimenter l’actualité. Certains sedemandent si la gauche doit continuer à recruter ses électeurs dans la« classe ouvrière ».

Rien que la question a quelque chose de comiqueet de désuet qui montre à quel point nos politiques sont à coté de la plaque etcontinuent de penser et agir à court terme avec le seul clientélisme commetamis de leur réflexion.

Le débat esttotalement ailleurs et peu s’en rendent compte. Nous avons changé de siècle etmême de millénaire sans que cette évidence ait été intégrée dans les objectifsdes programmes. En effet, penser au contenu des programmes (et aux mesures àprendre) était une approche du 20° siècle dont sont issus nos« élites », alors que notre novelle ère pense et pensera global, enterme d’objectifs qui sont la composante qui dicte les moyens. Nous sommessortis de l’ère des technocrates et des solutions universelles. Nous sommesdésormais dans l’ère de l’individuel …qui est à l’opposé de l’individualisme.

Cela ne signifieévidemment pas ce que certains vont taxer de mépris des laisséspour compte et des oubliés de la croissance. En effet le sens même duprogrès et des aspirations change et les vieux tamis ne récoltent plus rien.Les jeunes savent que la vie ne sera pas un long fleuve tranquille ; ilssont même prêts à l’accepter ; mais ils ne tolèrent plus l’injustice, l’inéquitéet l’absence de morale des dirigeants et des compromis. De ce point de vue,l’affaire DSK ressemble à une fin de régime : la fin d’un régimenéo-monarchiste dans lequel le droit de cuissage était toujours toléré et lapolitique dominée par les technocrates du compromis.

Ce que lesmilitants de gauche -comme de droite- attendent est donc la re-définition d’unenouvelle morale économique et sociale dont la conséquence (et non le programme)est la modification des répartitions de la richesse et du travail ; la refondation d'une harmonie ; l'expresion d'un rève de société.

Nous avons crules « spécialistes » et cru que l’addition des petites décisions derégulation allaient nous rapprocher d’un monde plus harmonieux, or nousconstatons et vivons exactement le contraire. Ce que les électeurs-citoyensattendent est vraisemblablement un discours plus humain décrivant une vision dela société plus morale. Les citoyens-électeurs plébisciteront celui qui trouverales mots d’une communauté moderne et d’une spiritualité qui sache aussi surfersur Internet et intègre nos styles de vie. Le pouvoir doit quitter les technicienspour revenir aux généralistes, ceux capables de définir une direction (que lestechniciens s’efforceront de maintenir et/ou de réaliser). Les lobbies del’argent s’opposent évidemment à cet idéal et ce n’est qu’en cela que l’on peutle qualifier de « gauche ».

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