4 - L’énergie Inépuisable
L’énergie est partout ; dans le vent, dans la pomme qui tombe de l’arbre, dans la transformation du pétrole, dans les rayons du soleil. L’énergie est indispensable à la vie et à la survie de l’homme, donc il n’est pas question de se passer d’énergie.
Pendant des millénaires le bois fut presque l’unique source d’énergie de l’homme, puis la Révolution Industrielle se bâtit sur le charbon. Or le charbon s’est avéré être l’énergie la plus polluante de toutes. Grâce à l’industrialisation qui s’en suivit, l’accroissement du confort et de la santé a permis une croissance exponentielle des populations et des productions. Le cycle des pollutions commençait, d’abord invisible face aux bienfaits de l’industrie.
À la fin du 19ème siècle, le pétrole est venu s’inscrire à côté du charbon qu’il pouvait facilement remplacer ou compléter. Nous avions désormais deux énergies principales, toutes deux fossiles et toutes deux polluantes, pour véhiculer la croissance. L’obsession quantitative nous a fait, et nous fait toujours, considérer les conséquences à terme comme moins importantes que les bienfaits immédiats.
Le risque est donc grand que les populations ne considèrent pas, ignorent ou négligent les menaces que nous font courir une prospérité basée sur les énergies fossiles.
Or les menaces sont nombreuses et prévisibles à commencer tout simplement par l’épuisement des réserves de pétrole. Nous aurons l’air bien bêtes le jour où ayant mis la dernière goutte de pétrole dans un moteur, nous n’aurons plus assez de ce précieux liquide pour fabriquer des médicaments ou des matières nobles. Mettre dès aujourd’hui le pétrole à 200 $ (si tant est que cette monnaie ait encore quelque valeur demain) constituerait probablement la manière la plus efficace pour désintoxiquer la planète de son addiction à l’essence.
Mais rassurons nous, il existe plein d’autres sources d’énergie dans le monde. Nous connaissons déjà l’énergie hydraulique, l’énergie éolienne (malgré leur laideur et leur faible rendement dans la plupart des régions), le solaire, le nucléaire, le géothermique, l’utilisation de la biomasse, de la force des vagues ou des courants. Et cela, sans compter toutes les autres sources d’énergie qui sont à l’étude, ni celles qui seront mises au point ou améliorées sous la pression de la nécessité, et dont nous n’avons encore aucune idée aujourd’hui.
En effet, l’univers entier n’est qu’énergie en marche, en repos ou en transformation. Même les étoiles seraient des piles à hydrogène ou des fusions nucléaires.
La quantité d’énergie que nous procure le soleil est immense et représente annuellement selon certaines estimations l’équivalent de 900 trillions de barils de pétrole alors que nous en extrayons environ 30 milliards de barils par an !
Le solaire est donc devenu une priorité dans plusieurs pays, notamment en Chine où le taux d'ensoleillement du pays est supérieur à deux mille deux cents heures par an sur les deux tiers du territoire. Après les trois leaders du photovoltaïque – l'Allemagne, le Japon et les Etats-Unis – la Chine investit massivement et produit déjà 22% de la production photovoltaïque mondiale. Son plan solaire recourt largement aux financements de l’Etat et sont tournés vers les grandes installations. Le solaire, dont la France est presque totalement absente, est devenu le nouvel enjeu énergétique.
Comme le disait avec lucidité Sir George Porter, Prix Nobel de chimie en 1967 : « Il n’y a aucun doute que nous parviendrons à domestiquer l’énergie solaire. Si les rayons du soleil pouvaient être transformés en armes de guerre, nous aurions de l’énergie solaire depuis des siècles ! »
Entre-temps, nous relâchons environ 8 milliards de tonnes de CO² chaque année dans l’air. Les conséquences de l’effet de serre sur la température de la planète sont évidentes. (voir rapport du GIEC sur http://www.greenfacts.org)
La seule chose que nous ne sachions pas c’est la vitesse à laquelle le réchauffement aura lieu et l’ampleur des conséquences.
En effet, il y des divergences et des incertitudes sur les phénomènes de compensation ou d’accélération des phénomènes climatiques, ainsi que sur le rôle des rétroactions qui pourraient accélérer les situations cataclysmiques (comme la possible restitution de chaleur par les océans ou les dégagements de carbone par la végétation lorsqu’elle est abîmée par la hausse des températures, ou des phénomènes comme la modification ou la disparition de courants marins qui pourraient transformer l’Europe en zone glaciaire en quelque décennies).
Par contre ce qui est certain, c’est qu’une fois que nous verrons les conséquences de notre imprévoyance, il sera beaucoup trop tard : l’inertie de la dégradation deviendra impossible à stopper.
Devons-nous attendre pour adresser le problème ?
Le culte de l’immédiat et du quantitatif fait sans cesse reculer la prise des décisions nécessaires face à l’augmentation vertigineuse de la pollution qui a suivi peu ou prou la courbe démographique et l’industrialisation de la planète. Les investissements nécessaires en recherche et développement sont ridiculement faibles et lents par rapport aux coûts des pertes qu’engendre déjà la pollution. La prise de conscience des conséquences de nos habitudes énergétiques n’est pas encore assez répandue pour que les dirigeants osent le changement de paradigme. A force de nous faire peur avec des petites alertes de vache folle, de SARS, de grippe aviaire, et maintenant porcine, ils dévalorisent les vraies alertes, et les négligent. Si seulement, au lieu d’enrichir leurs amis pharmaciens, ils pouvaient consacrer ces sommes à changer nos habitudes …et diminuer ainsi les risques, y compris de santé.
Le rapport Stern La Tribune.fr - 26/05/2009
Publié en 2006, le rapport de l'économiste Nicholas Stern, ancien vice-président de la Banque Mondiale, chiffre l'impact économique du réchauffement climatique. Selon le rapport, un investissement de 1% du PIB mondial par an dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre permettrait d'éviter une perte économique comprise entre 5% et 20% du PIB mondial chaque année.
http://www.latribune.fr/static/pdf/stern_synthese_francais.pdf