Lorsque l’on nous dit que l’Etat est en charge, nous le vivons de manière littérale, c’est-à-dire qu’il est une charge, un poids sur nos épaules. L’Etat se mêle de tout et ce faisant il s’emmêle et s’alourdit de plus en plus pour devenir un poids insupportable pour le peuple.
L’Etat s’arroge de plus en plus de missions qui sont de plus en plus proches des faits divers. En devenant de plus en plus sensibles aux médias, les Etats s’asservissent de plus en plus au système ‘production-consommation’ mis en place par les ploutocrates.
Il est grand temps de mettre de l’ordre dans les missions de l’Etat, d’énoncer les priorités (au lieu de s’user sur les urgences dictées par les médias) et recentrer les gouvernements sur l’essentiel.
Les Administrations pullulent comme des champignons en automne, et nombre d’entre-elles ne font qu’alourdir toute entreprise industrielle ou citoyenne, sans créer la moindre valeur, mais en coûtant à la nation une montagne d’argent qui aurait certainement été mieux employé autrement.
Ces remarques s’imposeraient avec moins d’urgence si l’Etat dégageait un budget positif mais, dans un contexte où les prélèvements, le déficit et la dette sont croissants et atteignent des montants insupportables, il est plus qu’urgent de repenser la mission de l’Etat et exiger de lui une gestion à la fois plus saine et plus ciblée sur les besoins et les missions d’un Etat du 21ème siècle.
La démocratie était une promesse de participation politique ainsi qu’une promesse de plus grande efficacité. Il faut hélas constater que ces promesses n’ont pas été remplies et qu’elles le sont de moins en moins au fur et à mesure que l’Etat s’arroge de nouvelles zones d’intervention qui le détournent de l’essentiel ou plus cyniquement remplit son agenda médiatique au point d’occulter l’essentiel.
L’essentiel qui est occulté semble être ce que les ploutocrates et profiteurs n’ont pas envie d’entendre. L’essentiel en fait consiste à revenir à une gestion plus « normale » des choses. Chaque période impose son actualité médiatique, et aujourd’hui ce sont les retraites qui sont l’unique sujet. Et pourtant il y a quelques mois c’était les banques, puis les dettes Islandaises et Grecques. Aucun sujet n’est traité au fond. Nos « plans de sauvetage » ne sont faits que de rustinages, car la vérité est qu’il faudrait oser mettre en cause les principes et les personnes qui nous ont imposés des politiques déséquilibrées au cours des 20 dernières années.
Mais cela personne ne l’ose ! Il faudrait mettre en cause la responsabilité des dirigeants des banques et leur faire payer ainsi qu’à leurs actionnaires les affaires pourries qu’ils ont créées , et non demander aux populations de les dédommager.
Il aurait fallu avoir le courage de dire que l’éventail des salaires s’est élargi au cours des dernières années au-delà de l’injustice même et du tolérable. Il est urgent de taxer les plus hauts revenus comme c’était le cas pendant les années 70 au lieu d’endetter le pays pour ménager les ploutocrates. (En 2009 les plus riches ont été taxés en moyenne de 20% d’impôts tandis que dans les années 70 la tranche supérieure montait à 70% voire 80% sans que cela affecte la croissance, bien au contraire.)
Il faudrait aussi se pencher sur l’efficacité des systèmes de retraite et de leur gestion pour dénoncer les administrateurs incompétents qui ne pensent qu’à conserver leurs privilèges et imposent le fait qu’il faille cotiser à hauteur de 100 pour pouvoir distribuer 50 !
Mais non ! L’Etat en charge semble avoir pour mission essentielle de préserver les copains et les coquins et de faire peser le poids de la continuation sur les populations.
Cette logique purement quantitative qui refuse de parler du fond constitué de « valeurs » et de Quantitatif évite ainsi soigneusement la simple justice et risque de créer dans la population une frustration croissante devant la montée des injustices. Combien de temps encore, la propagande des ploutocrates financée avec notre argent arrivera t’elle à propager les mensonges entretenus par tous les « représentants » qui se sont emparés du pouvoir de nous museler puisqu’ils nous représentent.
Les problèmes de fond demeurent, car les problèmes, comme les solutions ne sont pas uniquement Quantitatives , comme on voudrait nous le faire croire.
A l’heure de l’Internet, la démocratie directe est à notre portée. Le système de représentation qui se justifiait à l’époque où il fallait une semaine pour qu’une nouvelle aille de Bayonne à Paris n’a plus de raison d’être. Le système de représentation est en train d’être ressenti comme anti-démocratique, et ce d’autant plus vivement que la quantité des « représentants » a augmenté comme les rats sur un fromage. La faible participation des citoyens aux élections est grandement un phénomène de lassitude face au nombre croissant d’élections nécessaires pour un nombre pléthorique de « représentants » qui ne représentent plus qu’eux-mêmes.
La démocratie française qui avait pour justification première le remplacement de la Monarchie semble n’être plus qu’un passeport, une occasion pour profiter du système en place et le perpétuer conformément aux ‘conseils’ des ploutocrates. Le hiatus est grandissant entre la théorie démocratique et le vécu de la démocratie. Il est grand temps de lui donner de nouveaux objectifs afin de rétablir ce qui faisait sa légitimité et son efficacité, à savoir la promesse de participation et la promesse d’efficacité.
Actuellement, nos démocraties apparaissent comme des systèmes dans lequel les décisions sont hyper-centralisées dans les mains de quelques-uns, cependant que le pouvoir est totalement dilué dans les divers groupes de pression établis par les ploutocrates ou apparus pour jouer un rôle de représentant. Ainsi la démocratie cesse d’être un système de gouvernement pour devenir un système de compromis entre initiés. Ainsi toute décision devient une agression pour une partie des citoyens ou pour tous. Les passerelles entre ‘ceux d’en bas’ et ‘ceux d’en haut’ ont été largement rompues par les lobbies et les ‘représentants’.
Et pourtant c’est bien de l’adhésion de la majorité dont nos démocraties ont besoin pour faire évoluer nos sociétés et introduire les nouvelles composantes Qualitatives qui nous permettront d’évoluer sainement à travers le 21ème siècle et au-delà.
Une appréciation Qualitative de la politique consiste à privilégier la croissance de l’utile, du durable, de l’économique et du bien-être, plutôt que l’opportunisme, le court terme, le profit et le quantitatif.
La promesse de participation pourrait être remplie en introduisant plus de ‘votations’ ou référendums (techniquement réalisables par Internet) permettant ainsi aux citoyens de court-cicuiter plusieurs couches de représentants. Quant à la promesse d’efficacité, elle est précisément ce que l’exigence de Qualité apporte à travers la primauté de l’utile, du durable, de l’économique et du bien-être.
Il appartient donc à l’Etat de cesser d’être une charge pour le peuple et de prouver qu’il est capable de gérer avec courage et efficacité en atteignant les priorités et les réalisations voulues par et pour la Qualité.
Ce n’est qu’en conduisant les réformes structurelles et Qualitatives dont notre société a besoin que l’Etat et les gouvernants rétabliront le contact avec les citoyens et pourront mener les réformes de l’avenir.
L’obstination Quantitative n’est, quant à elle, que la certitude du maintien des injustices justifiées et expliquées par les chiffres.