Le coût total de l’emploi en France est tel que les emplois à faible valeur ajoutée ne sont pas rentables et donc ne peuvent pas être créés.
La somme des avantages acquis, des blocages idéologiques, de l’absence de pragmatisme, de l’excès des coûts et des lourdeurs administratives et du manque de courage politique s’additionnent pour soustraire environ 2 à 3 millions d’emplois en France.
Notre société par absence de « segmentation » du marché du travail a tout simplement interdit l’émergence d’emplois à faible valeur ajoutée comme l’emploi des jeunes, les emplois de services, d’artisanat ou de manœuvre. Ces domaines sont ceux où le travail « au noir » s’établit. Les règles du travail n’offrent pas les marches nécessaires à l’ascension professionnelle. Le travail, même un petit boulot, est nécessaire et doit être encouragé, tout simplement car l’alternative du non-travail est toujours pire.
Les célèbres ‘blocages’ de notre société, qui ne sont en réalité qu’un conservatisme frileux et obstiné semblent interdire le pragmatisme.
Lorsque l’on y réfléchit, qu’est-ce que le travail au noir lorsqu’il devient une règle dans un secteur, si ce n’est la réponse du bon sens ou de la nécessité du marché pour contourner l’ineptie des règles fiscales, administratives ou syndicales.
J’estime à trois millions le nombre d’emplois que nos règles de fonctionnement interdisent alors que ces emplois sont précisément ceux qui permettraient aux jeunes de se former, aux restaurants d’avoir des serveurs, aux grands magasins d’avoir plus de conseillers dans les rayons, aux stations essences d’offrir des services, aux vieillards d’avoir plus d’assistance, etc.
Nos élites ne regardent la réalité qu’à travers le filtre sélectif de leur ambition et ne voient que leur propre monde comme étant ‘tout’ le monde, et les emplois à ‘forte valeur ajoutée’ sont les seuls qu’ils encouragent.
Ainsi nous sommes un des seuls pays de la planète à avoir un débat idéologique sur le travail du dimanche alors que le seul principe de Liberté devrait permettre à ceux qui le veulent, de travailler sur les bases du volontariat et aux acheteurs de faire leurs courses lorsque cela leur convient. Serions-nous le seul pays du monde à ne pas savoir définir liberté et volontariat ? Serions nous le seul pays à ne pas avoir de juridiction capable de condamner les abus ?
La France est trop souvent enfermée dans des dogmatismes qui lui interdisent d’aborder les problèmes en étant libre d’évoquer toutes les solutions possibles. La droite comme la gauche, les patrons comme les syndicats ont truffé notre champ économique et social de sujets tabous, de zones interdites, d’ancres rouillées qui ne profitent qu’à ceux qui gouvernent leur maintien.
Cette aberration franco-française conduit fatalement aux mauvaises réponses malgré l’identification des vrais problèmes.
Pour ne pas se tromper de cible, nous devrions déjà commencer par présenter les feuilles de paye très différemment, par exemple :
Salaire total : 4000 €
Prélèvements gérés par l’Etat: 2000 €
Salaire Net : 2000 €
Et sur ce salaire, vous allez payer 19,6% de TVA à chaque dépense, une taxe d’habitation, une redevance TV, une TIPP représentant 60% du prix de l’essence, un impôt sur le revenu, etc.
Quand je pense qu’au Moyen-Âge, les serfs s’étaient révoltés parce qu’ils devaient donner deux mois de leur temps au seigneur ! Calculez donc le temps que vous donnez aux nouveaux seigneurs et demandez-vous si vous en avez vraiment pour votre argent ? Demandez-vous si, avec votre argent, ils font ce que vous souhaitez pour vos enfants, le monde de l’emploi et le monde dans lequel ils vivront ?
Le travail est trop cher et son coût interdit de créer les emplois à faible valeur ajoutée dont ont besoin les non diplômés, les jeunes et tous ceux qui doivent subir des reconversions.
Comme pour les autres sujets de société, nous abordons aussi le problème du travail et de l’emploi selon les seuls critères quantitatifs et oublions de penser de manière Qualitative alors que cela permettrai de valoriser certaines activités non-marchandes ou le travail distant, d’améliorer la mobilité professionnelle, d’encourager les ‘petits boulots’ et d’accueillir les solutions associatives ou locales qui sortent du cadre réglementaire. En effet, guidé par le Qualitatif et non plus par le quantitatif, toute offre de travail sera toujours meilleure que l’absence de travail.