Nous ne sommes pas sortis de l’auberge ! Loin de là ! Nous ne voyons et n’entendons dans la campagne présidentielle actuelle aucun espoir !
Nous ne voyons ni n’entendons aucune vision d’un quelconque objectif donné à notre société et à nos gouvernements.
Nous ne voyons ni n’entendons pas même une vision claire de là où nous sommes et là où nous allons.
Et pourtant le constat est clair et a déjà été exprimé plusieurs fois : notre monde est en train de changer ! De changer en profondeur pour passer d’une économie industrielle à une économie « cybernétique ». D’aucuns appellent cela ‘économie de le l’information’ ou ‘économie de la communication’ ou encore ‘économie du savoir’ . Qu’importe le nom que nous lui donnerons, la chose certaine est que nous sommes entre deux mondes : l’un qui vieillit très vite (le monde industriel) et un autre qui émerge inexorablement (le monde cybernétique).
Si seulement nos dirigeants pouvaient accepter cette évolution inéluctable et nous y emmener, nous y préparer, nous saurions quels sacrifices sont nécessaires mais aussi et surtout, nous saurions quels espoirs nous guident. Demain, il y aura de moins en moins d’emplois industriels car la robotisation et « l’amélioration de la productivité » nécessitent moins de personnel, parce que notre modèle du jetable doit évoluer vers un modèle durable qui créera moins de gâchis et donc moins de main d’oeuvre utilisée jusqu’alors pour créer le gâchis enfin supprimé. Tout cet emploi libéré doit trouver de nouveaux objectifs dans le recyclage, l’invention des modèles économiques de demain, la création des services d’avenir, les énergies propres, les modes de transport non pétroliers, etc. Le champ des possibles, des probables et des nécessaires devient immédiatement immense dès lors que l’on cesse de défendre des emplois condamnés pour s’intéresser aux filières d’avenir.
C’est cette vision d’avenir qui fait cruellement défaut. Et c’est l’attachement viscéral des oligarchies au pouvoir (à commencer par les financiers) au modèle désormais obsolète qui a fait leur fortune, qui nous empêche de progresser.
Nous ne voyons et n’entendons dans cette campagne présidentielle que des voix pour défendre le passé ou pour le prolonger dans un acharnement thérapeutique coûteux et inefficace. C’est pourtant aujourd’hui que nous devons mettre en place les conditions (et l'éducation) nécessaires à l’éclosion de l’avenir. Combien de Google, d’Apple, de Facebook, de Yahoo, de Microsoft, de Skype la France a-t’elle créé au cours des 30 dernières années ? Aucun. Ce n’est pas une question de nationalité, c’est une question d’environnement. Certains sont fertiles car ils récompensent et encouragent l’initiative, d’autres sont sclérosant et stérilisant parce qu’ils brident et ne forment pas. Les USA ne sont pas exempts de problèmes et je ne les prendrai pas pour modèle en tout, loin s’en faut, mais sachons regarder autour de nous (et pas seulement en Allemagne) et sachons nous rendre compte des évolutions nécessaires pour exister demain et permettre à nos enfants de devenir autre chose que des gardiens de Musée.