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Billet de blog 30 décembre 2009

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ECOLONOMIE : 9 - Thèmes de changement

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les thèmes du changement sont dictés par l’urgence ! Qu’entendons nous parmi les différentes et récurrentes lamentations de ce début de siècle?

Le mot qui domine est celui de « crise ».

Crise économique certes, mais aussi crise financière, alimentaire, énergétique, écologique, culturelle, sociale. Certains résument en parlant de ‘crise de civilisation’. Nous sommes à un carrefour. Il est vraisemblable que les médias qui ont popularisé le mot ‘crise’ ignorent que son étymologie grecque krisis signifie décision’.

Nous sommes en effet face à des décisions qu’il nous faut prendre et parfois avec urgence.

Les mêmes médias ignorent probablement aussi que le mot ‘crise’ dans son second sens exprimait l’évolution d’une maladie. Nous sommes en effet, face à des cas que nous pouvons à juste titre qualifier de maladies.

Le problème de toute maladie réside d’abord dans son diagnostic. Bien évidemment nos technocrates formés à l’école quantitative sont incapables de penser selon d’au­tres schémas et, comme des Docteurs Diafoirus, s’acharnent sur les symptômes mesurables.

Cette approche, bien que très partielle, permet néanmoins de formuler un certain nombre de réponses pratiques qui pourront se révéler efficaces au niveau des symptômes. Ainsi la plupart des propositions issues du Grenelle de l’Environnement peuvent être retenues et n’attendent qu’une volonté présidentielle pour être mises en œuvre. Parmi les nombreuses propositions : l’habitat autonome en énergie, le charbon propre, la circulation dans les villes, les transports en commun, le ferroutage, le recyclage, le nucléaire, le photovoltaïque, la géothermie et biomasse, le tri sélectif, la dépollution des eaux, les pratiques agri­coles, la voiture ‘verte’, l’utilisation des voies navigables, les rejets industriels, les incitations fiscales, etc.

Autant de pratiques, de services ou de techniques dans les­quels il serait judicieux d’investir. Déjà certains investis­seurs avisés s’y appliquent.

Les grandes fortunes de la planète sont de plus en plus nom­breuses à miser sur les ‘cleantech’. Si elles affichent parfois leur volonté de participer à la lutte contre le réchauffement clima­tique, elles espèrent surtout un retour sur investissement élevé.

La Tribune.fr- 15/10/2009 -

Cependant, malgré la pertinence de toutes ces proposi­tions, cela ne répond pas à l’érosion des sols en Chine, à la déforestation en Amazonie, ou à la famine en Afrique. Car au-delà des réponses techniques, matérielles et quantitatives, il existe des problèmes de comportement, de logique, de système qui doivent être repensés pour pouvoir atteindre la solution des causes mêmes de la maladie qui ronge notre monde

A une certaine époque, Lao Tseu, Confucius, Socrate et Bouddha, sur environ deux siècles seulement (et plus tard Jésus et Mohamet) ont éprouvé le besoin de s’appuyer sur une éthique ou une religion pour énoncer des buts Qualitatifs à la civilisation et, par là même, un modèle de société qui a guidé des civilisations entières vers le 20ème siècle. Arrivé à ce stade, notre modèle social est devenu un modèle économique. Il a perdu sa spiritualité et s’est enfoncé dans un matérialisme quantitatif et destructeur de nos richesses naturelles, des rapports humains et de nos conditions de vie. Les progrès matériels ont occulté l’immatériel. Or l’immatériel est aussi épanouissant (si ce n’est plus) pour l’être humain que le matériel.

Nous devons donc rétablir la dimension Qualitative afin qu’elle soit le tremplin et l’aune pour assigner de nou­veaux objectifs à nos sociétés.

Nous devons évoluer d’une société quantitative vers une société Qualitative. C’est le discours et les actions que nous attendons de nos dirigeants, des médias et des ‘contre­pouvoirs’.

Il est évident que la préservation de la planète doit être prioritaire sur son exploitation catastrophique, que le bien-être des hommes et femmes est préférable à leur assujettissement.

Ce que nous devons exiger, c’est le progrès des civilisations et non celui des richesses d’argent.

Progrès des civilisations qui se décline en éducation, respect, intégration, liberté, fraternité, justice, universalité, dialogue, culture, conscience et valeurs.

Il faut nous faut développer une appréciation Qualitative de toute chose afin que l'analyse des décisions remette le vivant au centre des décisions. Cette priorité peut et doit s'appliquer partout. Les moyens existent et sont à notre portée. Il suffit pour cela de s'extraire de l'obsession quantitative qui doit être cantonnée au domaine des moyens .

L’évolution Qualitative devra certes s’appuyer sur le capital, la recherche et l’éducation, mais surtout sur l’imagination, l’initiative, le travail et l'honnêteté des hommes et des femmes, qui sont autant de valeurs à remettre au goût du jour.

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