À bientôt 60 ans je pensais ne pas voir une tragédie politique dans mon pays d'un tel niveau.
Depuis dimanche soir je ferme radio et Tv dès qu'un Pujadas, qu'un Delahousse ou une Chazal and Co encense la victoire de leur pouliche de l'extrême droite.
Comment peut on penser que c'est l'autre issu de l'immigration, l'autre différent par sa couleur, sa religion, sa culture, son alimentation, que cet autre puisse être responsable de notre mal de vivre, de la crise.
Notre ennemi, non ce n'est pas l'autre -le non semblable-.
Ce n'est pas mon voisin d'en face -le noir-.
Pas plus que le propriétaire du resto voisin et sa clientèle -le Kebab du turque-.
Ou cette femme assise à l'entrée de la boulangerie -une soi-disant ROM-.
Ni cette infirmière, cet instituteur, cet agent de la sécu, de la mairie -fonctionnaires ou assimilés-. Ni ce couple au dernier étage -homosexuel-.
Ou encore ma petite fille - désignée par des mamans la "métisse"et par certains collégiens la "guenon" ou "tête de nègre" par le grand père de sa meilleure amie- elle a pourtant un si jolie prénom.
Alors toi mon voisin, mon ami, mon cousin que je n'ai su convaincre que notre ennemi commun c'était la finance pourquoi dimanche dernier as-tu voté pour la France de la haine?