Sans à priori, je suis profondément d'accord avec le principe qu'ils défendent. Je me sens interpellée par le contenu de l'article publié sur Médiapart par les historiens Madame De Cock et Monsieur Mazeau. :
« Les moments historiques, a fortiori ceux qui constituent la mémoire de la République font partie du patrimoine commun. Ils doivent pouvoir être librement utilisés dans le cadre du débat public »
J'approuve aussi la fin de cette phrase qui se termine ainsi :
« Jusqu'où les femmes et les hommes politiques de droite et de gauche iront-ils dans la marchandisation du savoir et la privatisation du patrimoine national ?"
http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/050410/non-madame-royal-la-fete-de-la-fraternite-n-est
Mais est-ce qu'il ne manque pas quelque chose pour donner toute l'ampleur au sujet traité?
Pour ma part, j'aurais espéré de la rigueur que doit accompagner un tel débat et du respect que les lecteurs du support qui publie l'article sont en droit d'attendre, que la méthode choisie par ces deux éminents intellectuels commence par nous fournir un détail des abus commis par d'autres, sinon nous ne pouvons que conclure que Madame Royal en est la première à franchir ce pas. Est-ce le cas ? Cela ne l'exonèrerait pas mais donnerait à l'affaire tout son éclairage.
D'autre part, je me demande si la moindre des règles d'usage pour éviter l'amalgame et le doute qui peuvent surgir quant au esprit partisan ou le parti pris de cette information et révolte exprimées par ces deux historiens, dont, je le dis très sincèrement, je ne mets pas en doute leur honnêteté intellectuelle ni leur réel sentiment de rébellion devant cet abus, n'aurait pas été de s'adresser avant publication à Madame Royal pour lui demander de s'expliquer sur les tenants et les aboutissants de sa démarche. Peut-être l'ont-ils fait, mais ce détail n'est pas reporté.
C'est bien dommage, je trouve, que des historiens se privent ainsi de son vivant, et nous privent par le même coup, du point de vue de ceux et celles qui sont à l'origine de l'Historie, petite histoire dans ce cas précis.
Je me sens également interpellée par la démesure des commentaires dont la plupart argumentent peu sur le sujet, alors qu'il est de première importance, mais ne laissent pas passer l'occasion pour manifester leur opposition épidermique à une responsable politique et même à ceux, citoyens libres, qui la soutiennent. Certains allant même à compatir avec la parentèle qui à dû se côtoyer la relation familiale avec cette femme qui ne fait décidément, de leur point de vue, rien à l'endroit.
C'est peut-être à la jeunesse de ces historiens que nous devons ces maladresses involontaires, mais à l'avenir il faudrait qu'ils en tiennent compte lorsqu'ils publient dans des supports de vulgarisation ouverts aux commentaires afin d'éviter, dans la mesure du possible, de débordements et dépassement du thème qu'ils souhaitent étayer. Finalement, peu traité par les commentateurs de l'article.
En revanche, là où je me sens vraiment mal à l'aise, c'est sur le peu de réactions à l'information donnée en introduction de l'article :
«Décidément, la marchandisation patrimoniale semble faire des émules. Déjà, sans provoquer beaucoup de réaction, l'article 52 de la loi de finances 2010 autorisait le transfert de la totalité des monuments appartenant à l'Etat aux collectivités territoriales, sans que rien n'empêche leur transfert ultérieur à des entreprises privées si tant est que le préfet donne son accord à la transaction. Or, il y a quelques semaines, Ségolène Royal a acheté à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) les appellations « Fête de la fraternité », « ordre juste » et « université populaire ».
Décidément, pour faire réagir les consciences citoyennes il suffit d'accoler à l'événement le nom de Ségolène Royal.
Sinon, les monuments appartenant à l'Etat, donc à nous tous, notre patrimoine, l'Etat c'est nous comme déclamait avec tant d'à propos il n'y a pas longtemps Ariane Mnouchkine, ces monuments donc, notre patrimoine, peuvent aller se faire voir ailleurs et passer en propriété privée sans que le moindre commentaire ni révolte soient manifestés de la part des zélateurs de la République.