J'aimais et j'aime l'entreprise Plenel.
Je n'aime pas que l'on vienne bousiller ce que j'aime, je n'accepte que ce que la vie, à force, m'a appris comme adaptation à l'inévitable, mais uniquement à l'inévitable.
Rationnellement je ne peux que m'incliner devant les éléments et essayer de porter aide à ceux qui les subissent. C'est dans ce sens que je lutte pour essayer de ne pas avoir la mémoire courte et résister aux tentations d'émotions événementielles médiatiques.
Le drame des japonais côté émotion et apport personnel dans la mesure de mes possibilités je tache de le mettre ou de le classer au même rang que le drame Haitien ou celui de la sécheresse dans le Sahel, par exemple, drames dont les conséquences sont encore terriblement présentes pour les populations qui les vivent mais dont l'intérêt des nantis que nous sommes semble être en passe d'oubli, comme l'on efface ou l'on laisse au fond de nos têtes les images d'un bon film qui a retenu un moment notre attention.
En revanche, non seulement je laisse pousser en moi le sentiment de révolte mais je l'entretiens, tout en essayant aussi de savoir et identifier ma part de responsabilité, qui n'est pas moindre, devant les conséquences de nos choix de vie, de nos conforts qui permettent ce que la planète vit; choix dont les générations qui nous ont précédées dans l'immédiat pourront utiliser le fameux "je ne savais pas", mais nous que dirons-nous, si le temps nous en donne l'occasion, à nos enfants?
Et c'est dans ce registre que je mets dans le même sac de mes révoltes mais avec une dose bien supérieure de refus et de rejet parce qu'évitable, ce que vivent en ce moment les populations Libyennes comme ce que vivent les populations palestiniennes ou les enfants israeliens qui grandissent dans la crainte donc dans la haine, la crise alimentaire qui s'annonce pour les populations déjà affamées dans de régions de la planète qui pourraient s'autosatisfaire sans les interventions du commerce moderne, comme la contamination radioactive qui est relevée sur de produits alimentaires de consommation courante. Les expulsions de citoyens du monde qui viennent chercher ce que l'on leur vole dans leur pays, comme les expulsions de logements de familles, de femmes ou hommes seuls avec des enfants dans ce beau pays qui est la France.
Et c'est parce que je n'apprécie pas que l'on bousille ce que j'aime, parce que ce n'est pas inévitable la destruction du lien social de cet espace, que je soutiens la révolte de ceux qui comme moi avons été obligé(e)s de quitter ces lieux dans lesquels nous avons essayé de construire, avec toutes nos imperfections et les diverses facettes de nos personnalités, de moments de détente pour soulager d'autres pressions que la vraie vie nous offre sans compter.
Et ce qui s'ajoute à ma révolte c'est le sentiment de croiser sans doute, lors de manifestations citoyennes, lors des travaux dans des associations bénévoles, lors des pétitions adressées à des politiques, plusieurs de ceux qui se permettent de pratiquer ici allégrement tout ce que nous dénonçons ensemble ailleurs.