...contraction ou abréviation lexicale de "coplas de villanos" (chansons des vilains) pour les différencier des compositions des nobles ou des « hidalgos » dans la Castille d'un autre temps. C'est cette dénomination qui est restée pour qualifier les chants de Noël dans les pays hispanophones.
Les origines des chants spécifiques au calendrier chrétien de la période de « Noël » remonteraient à St Hilaire de Poitier(?) IV s.: "Jesus refulsit omnium".
En Espagne, tout comme sur le reste de l'Europe, ce genre se développe au Moyen Âge suivant la tradition du Chant Grégorien et ce jusqu'à la Renaissance où ce type de chant devient plus joyeux et surtout festif.
A l'intérieur de la péninsule ibérique le mélange de cultures, l'imprégnation hispano-arabe jouant son rôle, ce type de chant ou de poésie populaire musicale, qui ressemble en partie au « zéjel » (ex.: Zéjeles del cancionero de Aben Guzmán), introduit par le burlesque un contrepoids à l'insistance du religieux, comme une expression de désir social de laïcisation de cette période de fête.
L'on peut distinguer, donc, deux contenus bien différents dans les paroles de ces cantiques qui sont tous les deux très en vogue encore dans la tradition de la « Navidad » des pays de langue espagnole:
- L'exaltation mystique chantée dans les églises mais aussi dans les réunion familiales pendant ces festivités. Ce sont des compositions spécifiques propres au pays, ou comme "Stille nacht, heilige nacht" reprises d'ailleurs et devenues classiques, comme de par tout dans le monde,
ou
- L'exaltation profane de l'esprit festif à l'occasion d'un calendrier qui réunit les familles. Les contenus sont humoristiques avec similis moqueurs du vécu quotidien et toujours de références « au portal de Belén » - la Crèche ou Marie, Joseph et Jésus se trouvent en compagnie du boeuf et de l'âne légendaires...- ou chacun y va de sa propre inspiration en s'appuyant souvent sur les compositions rythmiques traditionnelles.
Toute cette « algarabia » - mot d'origine arabe - pour dire qu'à cette période de l'année je ressens remonter mon identité profonde acquise sous d'autres cieux, elle me domine et je m'y soumets avec joie... c'est mon « moi et mes circonstances ». Je passe et repasse mes "villancicos" !
Mais... pas seulement, je n'ai pas tout dit.
L'objet de ce billet n'est en rien l'historique du mot mais sa portée: ces « villancicos » sont souvent repris par des groupes d'enfants et adultes qui sonnent aux portes voisines en signe de bonne volonté, les chantent et demandent « el aguinaldo » petite monnaie ou sucrerie (turrón), en échange.
C'est dans cet état d'esprit et par ce moyen, donc, que je vais dédier quelques unes de ces chansons de Noël aux gens qui m'ont marqué cette année.
Je ne demande pas «el aguinaldo », seulement de la joie et de la tolérance de la part de ceux qui voudront bien passer un moment à les écouter.
Je commence par Médiapart, notre lien, sans oublier Melchior qui est parti avec toute sa basse cour dont la joie de vivre, son esprit cultivé, son immense connaissance et son intransigeance envers la sottise manquent, en tout cas, à moi, me manquent:
A Marietta Karamanli, députée française qui a dit, là où il fallait le dire, avec juste les mots « justes », ce que je ressens à propos de ce monologue dérisoire sur l'identité nationale:
Pour Ségolène Royal, femme politique française qui en a aussi... suffisamment de dignité et détermination pour surmonter les vagues contraires, pleines de détritus polluants, et continue de mener l'embarcation de la solidarité Nord/Sud, du respect entre individus humains au bon port de la Fraternité, de l'Egalité et de la Liberté: l'identité universelle.
Pour Aminetu Haidar, défenseuse des droits de l'Homm et activiste saharienne, en grève de la faim depuis le 15 novembre pour pouvoir rentrer chez elle. Le gouvernement marocain s'y oppose... encore le pot de terre...
A tous les individus humains femmes, victimes d'autres individus humains en retard d'évolution:
A tous les hommes qui soutiennent sincèrement la parité à tous les niveaux de notre société et reconnaissent en la femme des individus humains égaux :
A tous les citoyens du monde, palestiniens, israéliens, afghans, sahraouis...:
A tous les citoyens dont l'identité nationale sur leur document est française, issus de parents et grands-parents d'origine espagnole donc universelle, tant ce magnifique territoire fut plate-forme féconde de mixage des peuples venant de Nord ou du Sud...: