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Billet de blog 9 avril 2008

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La machine « No Country for old men »

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il faut du cran pour débuter un film de manière aussi désespérée. Issu du poème Sailing to Byzantium de W.B.Yeats, le titre achève le film des frères Coen avant la première image. Et l’épilogue le clôt de la même manière, avant la dernière. Entre les deux [ crochets ] qui englobent le film : un système, une machine. Et de l’humour noir.
"Whatever is begotten, born, and dies".
No coutry for old men s’abat comme une fatalité. Aucun espoir. Ca suinte déjà. Le film n’a pas commencé, nous savons déjà qu’ils ne feront pas long feu. Cow-boys, trafiquants, texans ou mexicains. Et leurs chiens. Peu importe. Le old man. Et les autres. Ceux qui suivront.
Seul Chigurh (Javier Bardem) est frais comme un gardon. Tire sur tout ce qui bouge. Et lorsqu’il ne tire pas, joue. Pile tu vis, face tu meurs. La logique est impitoyable. Il enclenche la mécanique du film. Il est le moteur indestructible. Programmé pour parvenir à ses fins quoi qu’il advienne.
Le jeu en vaut-il la chandelle ? Là n’est pas la question ; toute question est d’ailleurs évacuée au profit du système. De la cohérence. De la linéarité. Marquée par l'extincteur sous l’impulsion de la figure du tueur.

Reste pourtant une structure ponctuée d’écarts, d’espaces, de trous. Décalages. Disjonctions. On souffle. On lâche prise. Grâce au vieux shérif Bell. On boit un verre de lait assis dans le canapé. De toute façon, je ne les rattraperai pas. "That is no country for old men".
Ça c’est de la fiction. Une grande fiction qui requiert de la distance. Une dose de cynisme. Et d’apprécier les fins ouvertes. Parce que, bien qu'explicite, lorsque la fin survient, la machine lancée elle continue…

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