Toujours plus loin! Après l'abrutissement des foules par les medias, par l'histoire "revisitée" dispensée dans les écoles (ou la suppression des cours d'histoire) voilà qui va encore plus loin dans la manipulation du "vulgum pecus"! L'histoire va - encore - changer : Faudra-t-il que nos enfants apprennent cette farce de "l'Europe sauvée du nazisme par le débarquement américain sur cette petite côte normande?
Faudra-t-il que les 28 millions de russes morts (sur le total de 50 millions au cours de la 2è GM- dont 6 millions dans les camps de concentration ) pour sauver l'Europe des nazis, non contents d'avoir été oubliés, soient enterrés définitivement sous la chape de plomb du silence?
Nous avons pendant quelques décennies, appris l'histoire par le vainqueur (les Etats Unis qui étaient là au moment propice, lorsque les troupes nazies avaient déjà été décimées, qui sont entrés dans Paris, et qui en ont fait des films somptueux ayant ont largement accrédité l'idée que l'Europe avait été sauvée du nazisme par les américains...) nonobstant le fait que les industries américaines ont prospéré pendant l'ère nazie, et que Hitler recevait grand renfort de tanks, essence etc lui permettant d'entreprendre et de poursuivre ses conquêtes!.. mais glissons...
Dans l'ignorance d'une histoire DES FAITS qu'il n'est pas facile de trouver dans les bibliothèques, , je m'inquiète de cette information:
"Un lecteur de la bibliothèque Pierre Mendès France de l’Université de Paris 1 Sorbonne ayant récemment proposé l’achat de l’édition française de l’ouvrage de Geoffrey Roberts, professeur à l’université de Cork en Irlande, « Les guerres de Staline », paru en 2014 aux éditions Delga, ouvrage publié en 2006 par les Editions de l’université Yale, s’est attiré la réponse suivante : « L’ouvrage proposé, bien qu’écrit par un universitaire, ne nous semble pas a priori présenter la neutralité historique et scientifique nécessaire à son éventuelle intégration dans nos rayons. Les autres titres publiés par l’éditeur non plus »."...
C'est pourquoi je crois utile de faire part ici, sur Mediapart , de cette pétition lancée par une historienne qui- elle - travaille sur des archives . La censure (devenue banale aujourd'hui dans les medias) porte cette fois ci sur les BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES.
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Pétition contre la censure dans les bibliothèques universitaires.
Pétition contre la censure maccarthyste dans les bibliothèques universitaires adressée au président de l’université de Paris 1, M. le Professeur Philippe Boutry
Un lecteur de la bibliothèque Pierre Mendès France de l’Université de Paris 1 Sorbonne ayant récemment proposé l’achat de l’édition française de l’ouvrage de Geoffrey Roberts, professeur à l’université de Cork en Irlande, « Les guerres de Staline », paru en 2014 aux éditions Delga, ouvrage publié en 2006 par les Editions de l’université Yale, s’est attiré la réponse suivante :
« L’ouvrage proposé, bien qu’écrit par un universitaire, ne nous semble pas a priori présenter la neutralité historique et scientifique nécessaire à son éventuelle intégration dans nos rayons. Les autres titres publiés par l’éditeur non plus ».
La direction de cette bibliothèque, contactée, tant sur l’ouvrage incriminé que sur les conditions à remplir par un éditeur pour que ses ouvrages puissent être acquis, a accumulé les réponses évasives. Une consultation des rayons consacrés à l’histoire de la Russie soviétique (puis URSS) au XXème siècle a montré que, depuis plus de quinze ans, ont été systématiquement achetés les ouvrages de publicistes propagandistes, tels Bernard-Henri Lévy et André Glucksmann, même de négationnistes avérés, tel Ernst Nolte. Dans la même période, n’ont pas été acquis les ouvrages scientifiques publiés en français tels ceux d’Arno Mayer, Michael Carley, Alexander Werth (dont le célèbre ouvrage La Russie en guerre, réédité en 2011, demeure absent), etc.
Cette censure est révélée dans un contexte particulier. Par exemple, à l’occasion de la célébration du soixante-dixième anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, le ministre des Affaires étrangères polonais Grzegorz Schetyna a soutenu, le 21 janvier 2015, pour justifier la non-invitation de la Russie, que c'était les Ukrainiens et non l’armée soviétique qui avaient libéré le camp d'extermination. Le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, avait affirmé le 8 janvier, sans être davantage contredit, que l’Union Soviétique avait agressé l'Allemagne en juin 1941.
Ces contre-vérités grossières n’ont provoqué aucune réaction officielle. Cette passivité n’est possible qu’en raison du manque de connaissance historique de l’opinion publique, résultat, entre autres, de la censure qui s’est étendue jusque dans les institutions universitaires. Longtemps tacite ou sournoise, celle-ci atteint désormais un niveau tel qu’une bibliothèque de Paris 1 Sorbonne ne se dissimule plus pour justifier l’interdit frappant un universitaire reconnu et tout le catalogue d'un éditeur progressiste.
Nous exigeons que soit mis fin à cette violation caractérisée de la déontologie scientifique et que la bibliothèque Pierre Mendès France de l’Université de Paris 1 Sorbonne respecte le pluralisme des publications scientifiques mises à la disposition des étudiants et autres usagers. Ceci vaut pour cette bibliothèque comme pour toutes les autres bibliothèques universitaires.
Non à la censure maccarthyste dans les bibliothèques universitaires!
Le dossier complet sur cette censure et la correspondance y afférente est disponible sur http://www.historiographie.info/debats.html
Godefroy Clair, ingénieur d’études à l’université Paris 8
Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris 7
Aymeric Monville, directeur des éditions Delga.
Paris, 3 février 2015
Pour signer la pétition, c'est ICI http://www.petitions24.net/petition_contre_la_censure_dans_les_bibliotheques_universitaires
A vous de voir... et de penser à l'avenir (clarté ou abrutissement?) de vos enfants, ou petits enfants