En soulevant quelques coins du tapis - comme celui ci entre nombreux autres- on ne peut s'empêcher de penser "Comme c'est bizarre"...
L'article se trouve ICI , dont voici un extrait significatif:
Extrait:
..."Le gouvernement grec d’Alexis Tsipras et les créanciers institutionnels, l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le FMI, ont délibérément ignoré une option flagrante pour essayer de remettre les finances nationales de la Grèce à flot – à savoir une diminution massive de l’armée du pays.
Si la Grèce devait réduire ses dépenses militaires de moitié, à environ 1% cent du PIB, comme en Italie, en Belgique, en Espagne ou en Allemagne, elle pourrait générer $2 Mds qui satisferaient les demandes immédiates du FMI et contribueraient aussi à éviter les mesures d’austérité drastiques exigées par la Troïka.
Mais il y a une bonne raison pour laquelle la Troïka des créanciers refusent cette option. L’extravagance militaire de la Grèce pendant de nombreuses années a été une mine d’or pour les industries d’armement allemandes, françaises et américaines. Sur les $150 Mds de dépenses militaires de la Grèce jusqu’à 2010, 25% des achats venaient d’Allemagne, 13% de France et 42% des États-Unis, selon les chiffres du SIPRI.
Ce n’est pas un hasard si les plus grands créanciers institutionnels de la Grèce sont les gouvernements allemand et français – pour un total de $100 Mds. Une grande partie du capital prêté à la Grèce a ensuite servi à passer commande de systèmes allemands et français tels que des armes, des chars d’assaut Leopard et des avions de chasse Mirage, ainsi que des F-16 américains.
Dans une interview avec le Guardian en avril 2012, le député grec Dimitris Papadimoulis a accusé Berlin et Paris d’hypocrisie, car comme il l’explique : «Eh bien, après que la crise économique avait commencé [en 2010], l’Allemagne et la France tentaient de sceller des contrats d’armement lucratifs même s’ils nous obligeaient à faire des coupes profondes dans des domaines comme la santé.»
Ainsi Berlin et Paris ont sciemment gonflé la dette de la Grèce, qui a été utilisée pour fournir un marché important à leurs industries de défense. Le tourniquet à finance a également alimenté la corruption. En octobre 2013, l’ex-ministre de la Défense grec Akis Tsochatsopoulous dans le gouvernement PASOK précédent, a été emprisonné pendant 20 ans pour son rôle dans une affaire de corruption impliquant $75 millions et des dizaines d’autres fonctionnaires à Athènes. La société allemande Ferrostaal a également été contrainte de payer $150 millions pour son rôle dans le racket des armes, qui, entre autres choses a sécurisé la vente de quatre sous-marins de classe 214 à la Grèce pour une valeur d’environ $3 Mds.
L’épouvantail commode dans le scénario grec était la Turquie, qui a envahi Chypre en 1975, et a été dépeinte comme une menace pour la sécurité pérenne de la Grèce. Washington, Berlin et Paris, avec les politiciens corrompus à Athènes, ont joué de la menace turque [alors que la Turquie fait partie de l’Otan, comme la Grèce, NdT] afin de faire tourner la mécanique des prêts et des achats d’armements. La triste fin de ce scénario est maintenant une crise de la dette grecque qui se poursuit avec le pillage économique du pays mené par le FMI et les pouvoirs de l’UE, principalement de Berlin et Paris.
Un autre ironie dans cette tragédie grecque moderne est que la supposée menace contre la Grèce accentuée par Washington et ses alliés européens, suscitant la militarisation massive de la Grèce, serait la faute d’un autre membre de l’Otan – la Turquie. Qu’est-il arrivé à l’article 5 de la charte otanesque [clause de défense collective des pays de l’Otan, NdT], au cours de toutes ces années d’insécurité ?
Comme c’est beaucoup plus facile alors pour Washington et ses alliés de l’Otan de présenter la Russie, avec de vieux stéréotypes de la guerre froide comme une menace de sécurité pour l’Europe de l’Est et la Scandinavie ?"...