Philippe Meirieu envoie l'école au compost...
Le contenu de ce texte me rappelle une enseignante d'Anglais, proche de la retraite, que j'ai côtoyée, dans un collège remplis de bons petits élèves , enfants dont une très, très grande proportion était issue de parents d'un très bon niveau sur le plan socioculturel ... Il n'y a pas longtemps: c'était au XXIè siècle (en 2003!) , et cette enseignante en langues "vivantes", se vantait de ne faire cours qu'avec une craie et un tableau noir : pour elle, tout le reste n'était que gaudriole, foutaise, balivernes .... nul besoin d'un magnétophone, nul besoin d'organiser des dialogues entre élèves dans la langue, de leur faire jouer des sketches de temps en temps. Il suffisait d'apprendre des textes des listes de mots, et des conjugaisons.
Sans doute une "fan" de Brighelli, comme cette Anne Fremaux? ... Mais il faut reconnaître que ses élèves n'étaient pas tous mauvais en Anglais: surtout ceux qui étaient régulièrement envoyés en Angleterre par leurs parents, pour parfaire leurs connaissances de la langue "vivante".
L'Anne Fremaux qui commet cet article ne fait que prendre en marche le train de l'antipédagogisme, (opportunisme politique oblige?...)
Le débat est pourtant ancien: il a commencé aux alentours de 87-88.
C'est à partir de ce moment-là que de bons vieux universitaires installés sur leur estrade devant un amphi et habitués à réciter leurs conférences, et installés aussi dans la nomentaklura enseignante, ont commencé à s'attaquer Philippe Mérieu: ce vilain petit bonhomme, bouleversant toutes les règles de la dignité universitaire et enseignante, qui formait des enseignants à l'Université Lyon II. Non content de cela, il avait le front de ne pas se contenter d'être un ponte (ou aspirant?) juché sur l'estrade et dispensant avec art les résultats d'une docte cogitation ab abstracto: le bougre avait pour particularité , parallèlement à son activité de formateur en sciences de l'éducation, de concevoir et de mettre à l'épreuve des dispositifs pédagogiques dans un collège lyonnais, où il enseignait, histoire de vérifier ses théories, et d'articuler thérorie /pratique , et recherche/action.
Il organisait chaque année des universités d'été.
C'est aussi à cette époque que l'académie de Lyon est devenue académie pilote en formation des enseignants.(NB: Philippe Mérieu n'en était pas le seul responsable évidemment)
Pour en revenir à Philippe Meirieu: il n'a jamais dissocié son activité de formateur de son activité d'enseignant en collège , "sur le terrain", face à de vrais élèves et à de vraies classes dans une sorte de "recherche – action perpétuelle". En 1998, doutant de la pertinence de ses réflexions et propositions pédagogiques il a même décidé de faire un retour à mi-temps dans un lycée d'enseignement professionnel de zone d'Education prioritaire (ZEP) dans le sud de Lyon . Pour ma part, je retiendrai de ce personnage qu'il sait de quoi il parle, puisqu'il a construit son savoir dans l'expérimentation et l'a confronté, dans un aller retour perpétuel, aux réalités de l'enseignement dans des collèges.
Revenons en à Anne Fremaux auteur de cet "article"...: elle avait 15 ans en 1987, elle était probablement encore dans son paisible collège de Nogent le Rotrou tandis que le réflexion sur l'enseignement, la formation, les futures IUFM battait son plein à la fin des années 80 et au début des années 90.
Les arguments posés dans cet article seraient excusables de la part d'un quidam lambda, n'ayant aucune expérience de l'enseignement, et encore moins dans des zones considérées comme "difficiles" (fort taux de polulation défavorisée sur le plan socio culturel) ... mais les 8 années d'"expérience" dont se targue Anne Fremaux prêtent là, hélas, à sourire, de la part de quelqu'un qui tente là de s'ériger en arbitre des élégances pédagogiques... pour ne s'être colletée à la réalité qu'un laps de temps restreint , peut-être mûe (provisoirement, qui sait?) par le souci d'une certaine sécurité de l'emploi , dans quelques bourgades paisibles: Nogent le Rotrou, et Bourgoin Jallieu.
Ajoutons qu'il est désagréable de constater que cette candidate "verte" semble une adepte d'un certain "fauchage" qui, celui là, peut difficilement être applaudi: de nombreux extraits de cet article qu'elle produit sous son nom, ont été directement ponctionnés ici http://decroissance.org/?chemin=textes/merieu.htm
C'est une plagiaire. Et une opportuniste (et paresseuse) de la politique?
Hélas, je me demande, pour conclure, si ce type de raisonnement ne va prendre le dessus: élitisme et sélection précoce. .
La période actuelle est difficile: "il n'y en aura pas pour tous".