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Billet de blog 4 juin 2023

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A Roland Garros, en 2023, point rime avec poing

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Regardant le tournoi de Roland Garros 2023, j’ai été saisi par deux choses :

  • des spectateurs agitant un drapeau (français, espagnol, serbe etc.) pour encourager leur joueur, alors qu’il s’agit d’une compétition individuelle, et non d’équipes nationales, comme pour la coupe Davis ou la Fed Cup.
  • la fréquence de gestes symboliquement extrêmement agressifs, comme lever le poing face à son adversaire, lorsque l’on vient de marquer un point. On voit d’ailleurs les mêmes gestes dans la tribune du « clan » concerné. Autant serrer le poing devant soi, lorsque l’on retourne vers sa ligne de fond ou son fauteuil, peut s’interpréter comme un encouragement personnel, autant l’autre geste ne peut qu’être une menace directe. L’image dit : « je vais te mettre sur la gueule ». Et l’étonnant, c’est que des femmes aussi s’y mettent, dont certaines de haut niveau (la 5ème mondiale par exemple). Si l’on s’était lassé des cris lors des frappes de balles, rituel initié par Monica Celès au début des années 80, qui a largement diffusé ensuite chez les hommes comme chez les femmes, on pouvait au moins se consoler en pensant que ce procédé avait l’avantage d’amplifier la force du coup au service (plus 6 à 9 km/h) et de diminuer légèrement le temps de réaction de l’adversaire (33 millisecondes), selon plusieurs études. Cette pratique a de moins en moins cours, tellement elle agaçait les spectateurs présents ou devant leur TV (qui permet néanmoins de couper le son). Le serrage de poing, après coup, n’a apparemment pas fait l’objet d’études scientifiques à ce jour. L’agressivité, si elle est nécessaire pour gagner avec son coup de raquette, n’est peut-être pas utile dans une gestuelle symbolique explicite.

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