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Billet de blog 21 décembre 2015

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Les plafonds meurent aussi! (1)

En cette fin d'année 2015 pour le moins morose, j'ai pris le risque d'essayer de vous distraire avec cette petite couillonnade que je commis il y a quelques années... Nous étions alors en Sarkosie inférieure, je précise car ce sera le seul personnage réel de mon histoire...Tous les autres sont inventés, cela va de soi, mais ça va mieux en le disant...

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Dans les gorges des Gats, l'automne avait piqué de multiples couleurs sur l'ocre des falaises. Sur les bords de la route, les buis étaient artistiquement taillés, en vertu d'une tradition transmise de génération en génération..

La musique du torrent n'était troublée que par le velouté du moteur d'une 750 GSXR Suzuki comme un accent de contrebasse vient appuyer l'envolée des cuivres. Jean Joseph Colombani, alias "le JO" enroulait les virages avec une précision millimétrée, emporté par la magie de l'espace temps présent.

Garée "en vrac" contre un muret de pierres, une voiture faisait tache dans cet environnement bucolique. L'agitation frénétique des bras de la conductrice semblait indiquer l'incident mécanique. Coup de frein, béquillage de la bête. Le Jo déploie son mètre quatre vingt dix, décolle d'une tignasse hirsute son intégral.

- Zavez un problème?

- ça ce voit, non?

(Fatche de, elle commence à me plaire, celle là)

- Si vous me disiez ce qui se passe, on pourrait voir à voir...

- Et bien, tout se déroulait normalement, lorsque le moteur a émis des bruits bizarres et a calé. Depuis, plus moyen de repartir...

(Accent parisien, robe de soirée, grands yeux noirs, physique intelligent)

- Pouvez ouvrir le capot?

- C'est que.... c'est une voiture de fonction et je ne....

- Et bè, on n'est pas arrivé!!!

Le Jo plonge la tête sous le volant, examine d'un air dubitatif la forêt de boutons qui ornent le tableau de bord, tire, au hasard,sur une manette. Le capot tressaute signe avant coureur d'une ouverture. Une épaisse fumée blanche s'exhale du moteur. Le Jo fouine, essuie, constate, se colle du cambouis plein les mains.

Désolé pour vous, ma petite dame, mais...

- Je ne suis pas votre petite dame!!!

(Aïo, là elle commence à me les brouter velu la parisienne. Je m'en vais te me la laisser croupir une nuit dans les gorges ça va lui refroidir les ardeurs vindicatives)

- Madaaaame, j'ai le triste honneur de vous informer que le moteur de votre carosse a rendu l'âme.

- Mais, mais comment est ce possible? Le parc automobile du ministère est parfaitement entretenu...

- Vous êtes ministre?

- Non juste chef de cabinet.

- Coquin de voluy, vous faites partie de l'équipe du..

- Président de la république, oui...

Quatre vingt quinze kg d'un rire tonitruant explosèrent, rebondissant de falaise en falaise. Elle rougit, blanchit, verdit partagée entre colère et désarroi, puis se précipitant sur son sac à main, fouilla frénétiquement dans l'indescriptible désordre qui caractèrise cette variété de contenant...

- C'est pas la peine de chercher votre portable, y a rien qui passe dans les gorges....

Effondrée sur la murette, la dame, abdiquant tout superbe, tenait sa tête entre ses mains, sa chevelure de jais ondulant en cascade sur ses épaules. Le Jo, physique de brute, gouaille méditéranéenne mais coeur d'artichaut , sentit fondre en lui ses "à priori" pour le moins négatifs...

- Ecoutez, y a pas mort d'homme, de femme en l'occurence, ce n'est qu'une question matérielle...

- Vous ne pouvez pas comprendre, Monsieur, j'ai rendez vous dans 25 minutes pour une meeting électoral à Die

- Effectivement, je ne peux pas comprendre, mais j'ai peut être une solution...

(A suivre)

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