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Billet de blog 5 mai 2011

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Ben Laden, reponsable de l'état du monde?

Les passions se déchainent autour de la mort de Ben Laden: on veut des photos du corps, on nous dit encore que Ben Laden est mort depuis longtemps, que l'intervention américaine au Pakistan est une violation territoriale etc, etc... Y a-t-il des guerres légitimes qui ne soient pas des violations territoriales?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les passions se déchainent autour de la mort de Ben Laden: on veut des photos du corps, on nous dit encore que Ben Laden est mort depuis longtemps, que l'intervention américaine au Pakistan est une violation territoriale etc, etc... Y a-t-il des guerres légitimes qui ne soient pas des violations territoriales? L'Irak ? l'Afghanistan ? Le Vietnam ? L'Algérie ?... Les services de renseignements américains, d'après le New York Times, appelaient Ben Laden, Géronimo, du nom d'un redoutable apache...Les américains auraient-ils livré une dernière guerre à Géronimo?

Les hommes aiment se raconter des histoires. En tout cas, nous sommes sûrs que Ben Laden est mort.

La mort de Ben Laden pourrait-elle nous faire oublier la situation économique mondiale ?

Je lis, depuis un certain temps, les courriers des investisseurs américains. Ils m'intéréssent car Ils ne cherchent pas à nous «vendre» des stars de la politique. Voici ce que nous dit Justice Little, le rédacteur en chef du Taipan Daily le 3 mai 2011:

La reprise a été artificiellement provoquée par le stimulus, la baisse du dollar, la réduction des coûts par les entreprises, et l'exportation des emplois à l'étranger (je cite).

Les 30% des couches supérieures de la société continuent à acheter bateaux, bijoux, alcool, et à jouer ( gambling). Leur consommation serait même en hausse. Le problème est pour les 70 % d'en bas qui n'intéressent pas Wall Street...

Le PDG de Wall-Mart, numéro 1 de la distribution avant Carrefour, qui a des prix hypercompétitifs aux US, s'inquiète. Le fossé entre les haves et les have-nots, dont on a commencé à parler pendant les années Thatcher, ne cesse de grandir. On a sauvé les grosses banques à hauteur de milliards de dollars avec l'argent des contribuables. Et nous pourrions avoir atteint un point de basculement sociologique (a tipping point). La situation est pire que lors des précédentes récessions, parce que, non seulement le prix de l'essence monte, mais aussi le prix de la nourriture.

Nous n'entendons pas parler de cela sur les chaines télevisées parce que ces 70% n'intéressent pas Wall Street.

Ce discours sur les moins fortunés n'a rien à voir, dit-il, avec un appel à la lutte des classes. C'est plutôt un cri d'alarme sur les risques qu ‘il représente pour la société américaine. On pourrait voir se développer une situation où une petite partie de la population vit bien, protégée par des barbelés pendant que la majorité de la population s'enfonce dans le désespoir et la misère noire ( as the bulk of the population slowly descends into desperation and squalor)

Et il ajoute : le tableau n'est guère réjouissant, mais l'idée que Wal-Mart fasse faillite non plus (It is not a pretty picture. But neither is the idea of running out of money at Wal-Mart).

L'irresponsabilité, la cupidité et le vol, une menace pour toute la société américaine

L'ultime préoccupation pour Justine Little est la menace que représente à long terme le développement d'une violence de nature non religieuse. L'Amérique, dit-il, devient comme beaucoup de pays du monde où l'on a des enclaves de richesse (pockets of wealth) au milieu de la pauvreté, protégées par des barbelés.

La seule différence est que la classe moyenne américaine (une grande partie des 70%) n'ont pas l'habitude d'être destitués).

Ceux qui ont toujours été pauvres acceptent leur sort. Ceux qui n'ont pas été habitués et qui ont le souvenir de ce qui a eté, dit-il, rendent la situation explosive.

Il déplore que les US soient sur la voie de l'irresponsabilité, de la cupidité (greed) du vol (larceny), et prennent à ceux, nombreux, qui ne comprennent pas (clueless) pour... enrichir une minorité. Nous récolterons ce que nous semons.

Sarkozy et ceux que certains appellent la bande du Fouquet's, aurait sans doute à méditer cela.

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