La gauche est-elle crédible ? Joelle Koenig le 7 mai 2011
Très récemment, je vois dans Mediapart un blog de Jacques Attli intitulé : 2012 : comment la gauche va perdre.
Et je m’interroge : Attali est-il de gauche ?
Que signifie « être de gauche » ? Et là, je suis embarrassée pour répondre avec précision, de manière « scientifique», disait-on à une époque…
Je me sens « de gauche » tout à fait opposée à l’aggravation des inégalités, dans les pays occidentaux et les autres. Opposée à cette course effrénée à l’argent que dénonçait, le 3 mai 2011, Justice Little, un investisseur américain dans le Taipan Daily. Il s’inquiétait que le fossé s’agrandisse entre les haves et les have nots, les 30% des gens dont la consommation est en hausse, et les 70 % dont la consommation est en baisse et qui ne réussisent plus à alimenter les profits de Wall-Mart, numéro 1 de la distribution mondiale avant Carrefour.
Il dénononçait, lui, investisseur américain, la culture de l’irresponsabillité, de la cupidité et du vol…une menace pour la société américaine. Ce n’est pas un appel à la lutte des classes, c’est un discours d’investisseur.
Je lis donc l’article de Jacques Attali, et j’en déduis que ce qu’on appelle « la gauche », n’est pas crédible sur ses valeurs traditionnelles. Elle ne réussit pas à imposer un débat sur le chômage, sur l’école et sur la précarité. Et quand elle fait des propositions, les français n’écoutent pas (même moi, je n’ecoute pas…) ou s’y opposent (je cite).
Les français, dit–il, ne veulent plus d’assistanat, mais du travail et de la sécurité, et la gauche a abandonné ce terrain à la droite.
Il n’est pas nécessaire de lire cet article pour comprendre que la multiplicité des candidatures pour la présidentielle, est grotesque. Un simulacre de démocratie. Je ne peux m’empêcher de penser à une classe où règne le désordre. Le prof ne réussit pas à s ‘imposer, il n’est pas à la hauteur de la situation et les adolescents se disputent le leadership. Ma question est la suivante : le candidat susceptible de battre Nicolas Sarkozy réussira-t-il (ou elle) à s’imposer ? Je l’espère.
Quels problèmes préocupent les français ? En premier lieu l’immigration. La France et l’Europe sont une tentation énorme pour les pays du Moyen Orient. Avant, il y a eu les gens de l’ex Yougoslavie et d’Europe de L’est… Il faut apporter des réponses réalistes, justes et recevables. Sinon, soyons clairs, les « ouvriers » dont la presse semblait redécouvrir l’existence, recémment… vont voter Front National. D’ailleurs, de qui parle-t-on quand on parle des « ouvriers » ? Je préfère parler des milieux populaires. Que propose-t-on par rapport aux 25 000 tunisiens qui sont arrivés en France, et à ceux qui ont occupé tout un immeuble à Paris ? Cette question va être au cœur de l’élection présidentielle de 2012, comme la sécurité a été au cœur de celle de 2002… Bien sûr, il faut que la France s’occupe de « ses pauvres » à elle qui sont déjà là, et dont la souffrance s’accroit. S’en occupe-t-elle ? Comment se fait-il que l’on soit intervenu au nom de l’ « úrgence humanitaire » en Libye et qu ‘on n’intervienne pas en Tunisie ? Nous ne sommes pas à une incohérence près. Il me semble qu ‘il faudrait déjà aider, par exemple, la Tunisie à mettre de l’ordre dans son industrie touristique et à creér des emplois dans ce secteur. Ce n’est qu ‘un exemple.
A suivre et à approfondir.