Ce qui mine l’Europe. J. koenig 10 mars 2012.
On ne parle que d’austérité enEurope. Réduire les dépenses… C’est entre autre le discours de Mario Draghi le nouveau directeur de la BCE, qui a travaillé chez Goldman Sachs précédemment.
(Excusez moi de vous renvoyer à l’article du monde.fr du 9/03/2012 : Un jackpot de 600 millions pour Goldman Sachs et à un article paru dans Time Magazine du 5 juillet 2010 : How Goldman trashed a Town (=Comment Goldman a ruiné une ville -- américaine, et non pas grecque…)
A voir ce qui se passe en Grèce. Il n’est pas du tout sûr que l’austérite soit la bonne solution La Grèce, après plusieurs plans de sauvetage douloureux, et la mise en place de mesures draconiennes, réductions de salaires et retraites de tous , d’un un régime fiscal non moins draconien, a vu sa dette croître à 160% du PIB
Je voudrais rendre compte, ici, d’un autre discours celui de l’économiste de gauche—cela existe aux Etats Unis—Paul Krugman, à partir d’un article paru dans le New York Times du 7 mars 2012 : What ails Europe. ( ce qui mine l’Europe)
Il annonce que l’Europe est en route pour la récession. On nous raconte n’importe quoi sur l’Europe dit-il. Une chose est sûre, les systèmes de protection sociale sont dans le collimateur de la droite, partout, à commencer en France. Sarkozy est même en train de saboter le service public d’éducation que depuis Jules Ferry, nous étions fiers d’avoir mis en place.
Ce que dit Paul Krugman, c’est que la Suède, qui a un système de protection sociale très génereux, est actuellement le pays riche qui a le taux de croissance le plus rapide au sein des nations riches,
Les pays qui posent problème, du point de vue de la dette, Grèce, Irlande, Portugal, Espagne, Italie, n’ont pas de système de protection sociale. ( mis à part un tout petit peu, l’Italie)
L’Allemagne aussi a un très bon système de protection sociale.
Ce n’est donc pas la protection sociale qui pose problème.
D’autre part, les pays qui ne sont pas dans l’ euro. Le Royaume Uni et les USA , ont un déficit comparable à celui de l’Europe. Contrairement à la Grèce ils peuvent emprunter à des taux d’interêt de 2%. Le Japon qui est bien plus endetté que n’importe quel pays d’Europe, y compris la Grèce, emprunte à 1%
Alors, quel est le problème ?
En introduisant la monnaie unique sans les institutions nécessaires pour s’occuper de la monnaie, on a retrouvé les défauts du gold standard, qui ont joué un rôle fondamental dans la Grande Depression.
La création de l’euro a donné un pseudo sens de sécurité aux investisseurs privés. Il a entrainé des flux de capitaux dans les nations situées à la périphérie de l’Europe. Et les nations qui avaient un commerce globalement équilibré en 1999, ont commencé à avoir d’importants déficits commerciaux.
Ces nations, dit-il, n’ont plus la maitrise de leur monnaie et elles sont donc parties pour avoir une longue période de chômage de masse, et de déflation. Les économies déprimées ne résorbent pas leur déficit. Elles l’amplifient.
Que faire ?
Quitter l’euro ? Cela paraît difficilement faisable. L’Allemagne, dit-il, pourrait accepter plus d’inflation.mais elle ne le fera pas.
Toutes les histoires fausses à propos de l’Europe servent à alimenter des politiques qui seraient cruelles destructrices , ou les deux.
La prochaine fois que vous entendrez évoquer l’exemple europée et dire qu íl faut détruire la protection sociale ou réduire les dépenses dans une économie déprimée, sachez qu ‘ils disent n’importe quoi.
En tout cas, ce n’est pas moins d’Europe qu íl nous faut aujourd ‘hui, mais plus d’Europe, un gouvernement économique et politique.