Après le Crash Financier de 2008,
Comment les banquiers ont-ils évité la prison? J Koenig-- Point de vue--
D'après William D. Cohen, ancien banquier de Wall Street, dans la Revue “The Atlantic'' de mai 2015 et septembre 2015.
2 articles:
Can Bankers Behave? (= les banquiers peuvent-ils être honnêtes?)
How the Bankers Stayed out of Jail (= Comment les banquiers ont-ils évité la prison?)
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Des changements fondamentaux se sont produits dans l'éthique des banques au cours des années qui ont précedé la crise financière. De l'avis de nombreux économistes, on a assité à un un accroissement de la fraude. Les activités frauduleuses ont été au top en 2005-2006.
La culture des banques les encourage à tricher sur le lieu de travail. Ce qui n'est pas le cas de d'autres industries.
Par exemple, on ignore les coups de teléphone des collègues qui cherchent à être aidés dans l'analyse des problèmes.
Dans le monde bancaire,il ne suffit pas de réussir, dit W. D. Cohan il faut que les autres échouent.
Goldman Sachs, ancien directeur de la Banque du Canada, et maintenant gouverneur de la Banque d'Angleterre a été au premier plan de ces changements frauduleux:
Il s'agit désormais, non plus d'un rapport entre les banques et leur client, entre prêteur et emprunteur, mais d'un rapport entre banques.
Dans l'Economie réelle, il s'agit désormais non pas de relation entre le banquier et ses clients, mais de transactions entre banques.
Les banquiers considèrent qu íl est normal de manipuler les taux d'intérêt, d'aider les entreprises à éviter l'impôt, et à accorder des prêts qui ne devraient pas être accordés.
Des innovations dans le domaine de la fraude, telles que la grande invention des Credit Default Swaps ont eu lieu:
Les créditeurs s'echangent, se revendent des paquets de crédits qui contiennent ce que les américains appellent des”bad loans”, C'est à dire des crédits risqués dont on sait qu'il n'auraient pas dû être accordés. C'est ce qui a donné la fameuse crise des subprimes...
On privilégie les court terme sur le long terme. Cela est mauvais pour l'économie.
Combien de fraudeurs professionnels de Wall Street sont allés en prison?
D'après W. D.Cohan, un seul. Kareem Serageldin, un trader du Crédit Suisse effectue une peine de prison de 30 mois. , pour avoir gonflé le montant des crédits immobiliers.
Le ministre de la Justice américaine, Eric Holder a recu beaucoup d'éloges dans les medias, pour avoir obtenu de Wall Street, des sommes importantes, sans tenir les gens nominalement responsables de leurs méfaits dans les années qui ont mené à la crise financière.190 milliards de dollars en amendes ont été payés par 49 institutions financières. Cela peut paraitre beaucoup, mais, en aucun cas des personnes n'ont été nominalement mises en cause....
Pour les financiers, faire justice se résume à obtenir que quelqu'un fasse un chèque en compensation des malversations effectuées, sans que les banquiers soient nommément responsables.
Ainsi, le banquier JP Morgan Chase a accepté de payer 13 milliards de dollars à diverses agences d' états ou agences fédérales, plutôt que de révèler les malversations ( misdeeds). Aucun nom de banquier n'a été donné.
D'autres accords similaires ont été faits entre le ministre de la Justice et des banques de Wall Street. Parmi elles,Citigroup et Bank of America
Loretta Lynch, la ministre de la justice qui a succédé à Eric Holder parait avoir tourné la page sur les malversations de Wall Street. Elle préfère s'occuper des cadres corrompus du football, en Suisse.... dit Cohan.
On en est là. Bien sûr, il y a eu des phénomènes similaires avec les banques européennes...