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Billet de blog 2 août 2010

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Le contre-coup de l'ouverture

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce qu'il y a toujours eu d'étonnant avec la fameuse "ouverture" vers les socialistes (dont les cadres sont plus proches de leurs carrières que de la gauche), c'est le peu de voix que peut rapporter cette tactique. Il était totalement absurde de penser qu'amener quelques "fleurons socialistes" dans le giron de la droite pourrait séduire l'électorat de gauche. Les Kouchner et Mitterand n'ont jamais provoqué que du mépris.
Au mieux, Sarkozy pouvait espérer rassurer quelques centristes, au prix de déstabiliser son propre camp, brouiller un peu plus les cartes et finir de convaincre les électeurs que les élites politiques agissent uniquement selon leurs intérêts personnels -car que penser de personnes qui ont fait leurs carrières à gauche pour être ministre du président le plus à droite de la Ve République? En termes politiques, cette ouverture a été une catastrophe, autant pour la droite que pour la caste dans son ensemble.
C'était à prévoir, l'ouverture ne rapporte rien, si ce n'est les quelques personnalités ambitieuses empêtrées dans les filets (on peut d'ailleurs se demander qui est le plus empêtré de celui qui a lancé le filé ou celui qui est pris). Après trois ans, le clan de l'Elysée semble avoir enfin compris que les voix à gauche seraient pratiquement inexistantes (peut-être 5% d'indécis).
De son grand angle qui allait des opportunistes socialistes jusqu'aux plaisanteries racistes bien calibrées de l'Intérieur, il ne reste que le racisme. Et pour plaire à l'extrême-droite, une plaisanterie aussi écoeurante soit-elle ne suffit pas, il faut des lois racistes. Gageons que, malgré le Conseil d'Etat, ils sauront en placer quelques unes. Entre temps, ils auront fini de décomplexer le racisme, qui couve bien au delà du FN dans la société française. Il est temps de récupérer les dividendes du "débat sur l'identité nationale", avec lequel ils auront bien mesurer l'ampleur de la xénophobie du pays.

Avec ses 15 à 20 %, le FN constitue la véritable ouverture avec laquelle Sarkozy peut aspirer être réélu. Il lui faut convaincre cet électorat, contre leurs dirigeants, qu'il est leur candidat, au moins au second tours. Ce sera donc sa ligne et il est peu probable qu'il en change à nouveau avant la fin de son mandat.

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