Le contrat, signé cette semaine par Cristina Kirchner avec la Chine pour la rénovation des voies ferrées argentines (délaissant ainsi les négociations avec Alstom), illustre bien la situation industrielle européenne qui entre dans sa phase terminale. Les grandes entreprises qui ont investit en Chine se disent aujourd'hui indignés. La Chine ne respecte pas les clauses du contrat geignent-elles en substance. Horreur, les chinois exportent, en concurrence directe avec "nous", des technologies que nous avions apporté.
Ce que ne dit pas la com' de ces entreprises est que leurs dirigeants ont vu une aubaine dans le mirage chinois. La dé-localisation de l'industrie ne s'est pas faite pour sortir la Chine d'un quelconque sous-dévellopement, mais pour exploiter une main d'oeuvre corvéable à merci. Ces dirigeants ont laissé sur le carreau des centaines de milliers de travailleurs européens jugés trop chers, pas compétitifs. Ce faisant, certains se sont enrichis de manière indécente, d'autres n'ont jamais vu la couleur du retour sur investissement. Peu importe, ils étaient tous bien décidés à profiter des millions de travailleurs chinois et, les plus timbrés d'entre eux, voyaient un milliard de consommateurs. Le résultat est que les entreprises chinoises n'ont plus besoin d'eux. Voilà pourquoi ils crient maintenant à la supercherie, au "vol de technologies" : c'est à leur tour d'être inutiles, pas compétitifs.
Dans la file de Pôle Emploi, l'ancien patron suit un ancien de ses employés. Il ne le reconnaît pas mais, pas de chance, l'autre oui. A la sortie, il reçoit un magistral coup de poing en pleine poire.