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Billet de blog 24 juillet 2010

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Colombie-Venezuela, le "problème de fond"...

Dans Le Monde, M. Paulo A. Paranagua enlève ses gants, si bien qu'une déontologie journalistique a obligé la rédaction à placer l'article dans la rubrique "Idée". Et il ne va pas de main morte, il affirme que le Venezuela est la base arrière des guérillas colombiennes. L'information est discutable dans la mesure où elle ne provient que du président sortant Uribe qui peut espérer encore vivre longtemps politiquement, à condition que la Colombie soit maintenue sous haute tension. C'est dans ce contexte, et uniquement dans ce contexte, qu'il peut apparaitre comme homme providentiel aux yeux de ses compatriotes, prêts à les fermer sur les très nombreuses violations de droits de l'Homme en échange d'une apparente stabilité.

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Dans Le Monde, M. Paulo A. Paranagua enlève ses gants, si bien qu'une déontologie journalistique a obligé la rédaction à placer l'article dans la rubrique "Idée". Et il ne va pas de main morte, il affirme que le Venezuela est la base arrière des guérillas colombiennes. L'information est discutable dans la mesure où elle ne provient que du président sortant Uribe qui peut espérer encore vivre longtemps politiquement, à condition que la Colombie soit maintenue sous haute tension. C'est dans ce contexte, et uniquement dans ce contexte, qu'il peut apparaitre comme homme providentiel aux yeux de ses compatriotes, prêts à les fermer sur les très nombreuses violations de droits de l'Homme en échange d'une apparente stabilité.

Mais surtout, Paranagua considère ce "fait" comme le "problème de fond" qui envenime la diplomatie régionale. De sorte que les bases US en Colombie ne sont pas le fond du problème. Le directeur du service Amérique Latine de Le Monde oublie probablement que l'installation de ces bases a provoqué une levée de boucliers de TOUS les pays d'Amérique du Sud, réunis à Bariloche (Argentine) en août dernier (sommet des présidents de l'UNASUR). A l'exception de Uribe, tous les présidents ont exigé que soit connu le contenu des accords secrets signés entre la Colombie et les USA. Ils reçurent une fin de non recevoir pour une information qui intéresse la sécurité intérieure de tous et chacun des pays.


La Colombie apparaît donc comme un porte-avion US dans la région, mais ce n'est pas là, selon Paranagua, le "fond du problème". Il serait temps que la presse française, lorsqu'elle pointe les dépenses en armements du Venezuela, contrebalance l'information en montrant les "aides" millitaires de Washington à Bogota. On pourra alors juger si, comme l'indique Paranagua, c'est seulement "l'esprit messianique" de Chavez qui cherche la guerre.


Il ne fait pas de doute que Chavez soit belliqueux. En revanche, il ne décide certainement pas de la situation régionale et, encore moins, de la politique belliqueuse de Washington. Il y répond, voir en profite pour se hisser comme la personne qui tient tête à la puissance du Nord. Il incarne ainsi un sentiment anti-impérialiste très largement partagé dans la région. Sentiment qui n'a rien d'un caprice, il répond à une main-mise historique des Etats-Unis dans "son pré-carré".

http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/07/23/les-ambiguites-de-la-revolution-bolivarienne_1391623_3232.html

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