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Billet de blog 18 juillet 2013

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World War Z : duel

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Réalisateur Marc Forster

Date de sortie 03.07.2013

Durée 1h56

par François Corda et Jean-Baptiste Durand

La saison des blockbusters est lancée ! Après Superman et Star Trek, sur lesquels se sont entendus Jean-Baptiste et François (cf. la page L’actu), c’est au tour de World War Z d’envahir les écrans français. Et cette fois, les deux rédacteurs sont divisés : honnête divertissement calibré ou grosse berta hollywoodienne débiloïde, ce duel est l’occasion de développer ce qui les sépare dans la lecture du film.

FC : Il y a deux écoles de zombies. Ceux de Georges Romero et de la série Walking Dead, lents, sont en général un prétexte à des études sociologiques. Ceux développés par Danny Boyle il y a une dizaine d’années avec 28 Jours Plus Tard, et depuis repris par Je Suis Une Légende et ce World War Z, sont extrêmement rapides, et donc censés être moteurs de peur et d’action. Je te sais plutôt admirateur des films qui exploitent le second modèle. Pourtant ici tu as trouvé que ça ne fonctionnait pas du tout…

JBD : De mon point de vue, le zombie « animal » de la série des 28 ou de Je suis une légende a pour principal intérêt de ré-instaurer une certaine forme de tension, de peur permanente dans le récit. Comme tu le dis, le zombie « mort vivant » de Roméro est d’avantage une métaphore (de la société moderne) ou un prétexte (à l’étude des relations entre survivants) qu’un prédateur. En ce sens son potentiel horrifique est finalement assez faible. Le zombie « animal » de Boyle est lui infiniment plus dangereux, plus rapide, plus brutal : il est véritablement anxiogène. Mais la condition sine qua non de cette angoisse c’est le suspense, l’incertitude. Or World War Z tue tout suspense dans l’œuf du fait de la nature héroïque/iconique du personnage principal : il est tout simplement impossible d’avoir peur pour lui. Dans ces conditions le film devient une sorte de « John Wayne contre les zombies », une série z boostée aux dollars et complètement anodine. Ceci posé, je pourrais te retourner la question : toi qui es plutôt sensible à la filmographie de Romero et hostile à la série des 28, comment peux-tu concrètement trouver quoi que ce soit à sauver dans ce World War Z qui n’en est, finalement, qu’un remake raté et coiffé d’un Stetson ?

Lire la suite du duel sur BUB.

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