
Réalisateur Nicolas Rinding Refn
Date de sortie 22.05.2013
Durée 1h30
par François Corda et Jean-Baptiste Durand
Nicolas Rinding Refn a partagé la presse et peu convaincu son public avec son nouveau film, Only God Forgives. Le film est d'ailleurs revenu bredouille du festival de Cannes... Mais il est loin d'avoir laissé BUB indifférent ! Ainsi Jean-Baptiste et François ne sont pas d'accord, soit, mais ils s'entendent au moins sur un point : Only God Forgives a la matière pour provoquer une discussion sur les rouages du cinéma à part de Refn. Dont acte.
FC : Jean-Baptiste, nous sommes d’accord sur les vertus esthétiques du nouveau film de Refn. La lumière est magnifique, les effets spéciaux également. Je te propose donc de ne pas nous y attarder pour discuter plutôt de nos divergences. Si je comprends bien, ce que tu reproches à Only God Forgives, c’est d’être un « film tableau », une sorte de belle coquille vide, c’est bien ça ?
JBD : En fait, de mon point de vue, ce film est un retour en arrière de Refn par rapport à Drive. Sur son précédent opus, le réalisateur avait su plaquer ses obsessions habituelles (puissance/impuissance masculine, personnages coupés du monde, etc.) sur une vraie structure narrative (celle du roman de James Salis). En ce sens il proposait le meilleur des deux mondes : un film noir hanté par le spectre de la folie. Sur Only God Forgives il retourne sur ses rails habituels (le film n'est qu'une méditation et une expérimentation plastique, une rêverie glauque) et cède a la facilité, au pur trip artistique égotiste. Pour moi c'est une démarche « pauvre » et j'attends mieux de lui.