Le rat du désert — Rat of the despoblado
En 1973, un certain Mario (Walt ?) et son épouse ont emménagé à la dernière adresse de Walt Stevens à Alpine au Texas.
« Terrain accidenté, faible taux de criminalité, circulation légère, rues bordées d'arbres, rythme lent et gens sympathiques. […] Les nouveaux arrivants ont trouvé dans la petite ville un endroit agréable où vivre. » W. S.
Des miles et des miles
Comme jamais, un rat du désert emporte en vitesse
les graines tombées à côté d'une tombe empierrée qui garde
son secret en terre figée.
Témoignage obstiné des pionniers
qui geignaient au sein d’un pays tordus
à la recherche
du lendemain.
La Californie crépitait dans leurs yeux.
Je traîne négligé dans un sanctuaire de nonchalance et pleure mes
os bientôt effrités.
Pas de croix.
Ni de saint à cheval
sculpté sur un fusil à pompe.
De la grande gueule du ciel le sermon du vent
suffit. Grand-messe
pour un perdant.
Qu'importe maintenant sa bravoure, fut-elle belle et grande ?
Miles and miles
from never, a pack rat hustles
seeds beside a stoned grave that keeps
its secret in a stoned
land. Stubborn evidence of pioneers
who creaked through gnarled waste
searching for tomorrow.
California crackled
in their eyes.
I drag neglect to a shrine of neglect and mourn my
own soon clinkered bones.
No cross.
No chiselled
saint riding shotgun. From
heaven’s big mouth, the wind’s sermon is
enough. High mass
to a loser. How matters now he
was brave or she
was beautiful and tall?
+++
Après tout
Les années
s’effilochent
depuis sa fuite
en pleine
nuit*,
Carrie
ne me laissera
pas seul.
Insomniaque,
elle
ne cesse de
flâner dans
et hors de
mes rêves.
After all
the frayed
years since
she ran
away in
the middle
of the
right, — *probable erreur de frappe : remplacer "r" par "n"
Carrie
won’t let
me alone.
Unable to
sleep, she
continues to
stroll in
and out of
my dreams.