Egon Bitter écrivait à propos de la banalisation du discours de la guerre au crime aux Etats-Unis dans les années 1960 : "Le prix que nous sommes prêts à payer pour vaincre le crime et le désordre ne peut pas inclure d'infliger incidemment des souffrances aux innocents" La rhétorique guerrière a un coût du point de vue de la démocratie, conduisant à des excès qui n'affectent pas seulement les criminels visés, mais atteignent, par les dégâts collatéraux qu'ils occasionnent, des citoyens qui n'ont rien à se reprocher.
En France, la focalisation récente des débats concernant l'intervention policière autour des armes utilisées dans les cités, en suggérant une inéluctable escalade mortifère, justifie la surenchère dans l'équipement des forces de l'ordre en armes dites "sub-létales" (Flash-Ball et Taser), dont les conséquences peuvent s'avérer redoutables.
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Extrait de La force de l'ordre, une anthropologie de la police des quartiers de Didier FASSIN, chapitre "Situation", page 71, éditions du Seuil.