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Un temps, je comblais des soirées éveillées devant une télé.
Certaines permirent des rencontres.
Les séries APOCALYPSE en firent partie.
Elles me rappelaient des discussions familiales où l’intérêt de la télévision n’était apprécié qu’au regard de ce qu’elle nous apprenait.
Je redécouvrai que les programmes télévisés pouvaient tenter de délaisser le commentaire spectaculaire et, peut-être, se consacrer à l’enseignement de la complexité.
APOCALYPSE œuvre en proximité.
L’image et la qualité de la narration font frayer le témoignage avec la fiction et le feuilleton.
La colorisation de l’image sort du rang de l’archive la monstruosité de la guerre.
Elle lui donne place dans nos galeries.
Ainsi, doit-il en être de l’hameçonnage du grand nombre?
Le bois dont nous sommes faits, nous les ROBINSON, ne nous fait jamais l’économie de la certitude de la guerre.
Elle nous a frappé, au cœur, au corps.
Nous estimons sa sournoiserie et son agilité.
Nous observons ses cortèges militaires, ailleurs.
Nous mesurons le dynamisme de ses convoyeurs économiques et sociaux, ici et là-bas.
L’insouciance colorisée des familles bourgeoises, observée dans APOCALYPSE à l’orée du commencement opérationnel des conflits mondiaux m’évoque les odeurs de barbecue qui agressent mes narines depuis le début de cette période au curieux sobriquet, le confinement.
N’avez-vous pas remarqué la convocation que nous faisons d’expressions désuètes ou disqualifiées lors de nos récentes secousses sismiques.
Les vagues d’attentats nous ont réconcilié avec les groupuscules séditieux.
Le COVID-19, on croirait un blaze d’humanoïde, fait ressurgir les confinements et autres doctrines.
Est-ce à dire que les usines à hauts-fonctionnaires, administrateurs civils fourmillent d’un archaïsme qui se trahit lorsque leur naturel les dépasse?
Bref.
Mois de mars, soleil, confinement.
Dans les petites bourgades bourgeoises comme la mienne, le boucher ne s’inquiète plus des végés.
Avec son acolyte de grande surface, ça défouraille sec de la saucisse, de la guez, de la côte à griller.
Oh, loin de moi l’idée d’accabler les familles qui font griller.
Loin de moi l’idée d’accabler l’oisiveté, ici forcée.
Non, non, mangez, faites griller.
Le Président de la République nous a indiqué que nous étions en guerre.
Nous sommes heureux de sa prise de conscience mais redoutons qu’il ne circonscrive sa considération à son archétype du bien, du mal et de l’ennemi invisible.
Au confort de la mise à distance qui accompagne la légitimité de l’action mise entre les mains de curieux sachants.
Dimanche pluvieux.
Pas bon pour le charbon de bois.
Je m’éveille au ruissellement des gouttes.
Je guette la lueur qui nous permettra d’appréhender notre insouciance avec gravité.
JH