Voici revenus les temps des mauvaises odeurs.
Un homme - Edward Snowden - qui n’est peut-être pas un saint, mais qui fait œuvre sainte pour la liberté individuelle et la préservation de la souveraineté des nations est aujourd’hui apatride, condamné à l’errance.
La République de Bolivie vient d’être bafouée par l’Europe ; pire, son président vient de subir une humiliation planétaire et d’être traité comme un vulgaire trafiquant de drogue.
Espionnée à une échelle industrielle par son puissant allié – fait unique dans l’Histoire -, l’Europe, qui subit un déshonneur sans précédent, minaude.
Les États-Unis, sûrs de leur force, convaincus – avec raison - de la faiblesse et de la lâcheté de leurs victimes, se comportent avec une rare arrogance dans ce qui est, pourtant, la première crise planétaire majeure du XXIe siècle.
L’insupportable président de la Commission européenne, actuellement en recherche d’emploi outre-Atlantique, fervent adepte de la vaseline, l’affirme haut et fort : « Les négociations entre les États-Unis et l'Union européenne sur un accord de libre-échange démarreront bien la semaine prochaine ».
François Hollande, fidèle à ses habitudes, ignore tout et ne décide rien : notre bonhomme ne peut, pour raisons administratives, étudier la demande d’asile politique d’Edward Snowden ; il ne sait expliquer non plus, pour raisons techniques, la fermeture brutale et dangereuse de notre espace aérien à l’aéronef de son homologue bolivien.
L’étendard français est désormais brulé dans des pays pour qui, jadis, la France était lumière d’espérance. Le drapeau européen sera bientôt déchiré, lui aussi, étape ultime qui marquera l’arrêt définitif du grand rêve de nos pères.
Et nous, le Peuple, continuerons-nous longtemps à subir l’infamie de ce pétainisme des temps modernes qui nous transforme en complices de l’ignominie, en veules et en pleutres ? Allons-nous continuer longtemps à nous comporter comme des enfants et des esclaves, face à des dirigeants qui ne cessent, jour après jour, de nous mépriser, de nos discréditer, et de nous ridiculiser ?
Au-delà de la honte, de la douleur et de la colère que je ressens aujourd’hui, je refuse que L’Europe et la France, devenues les simples caniches de l’Oncle Sam, dirigées désormais par un mercenariat technocratique insupportable, me transforment en collaborateur passif de leurs basses œuvres.
Exigeons que l’asile politique soit accordé immédiatement à Edward Snowden ;
Exigeons le report sine die des négociations commerciales entre les États-Unis et l'Union européenne ;
Exigeons que les États-Unis apportent une réponse politique immédiate à nos demandes d’explications ;
Exigeons fermement des excuses publiques et des mesures appropriées face à cette violation de nos consciences, de nos espoirs et de nos vies.
Refermons très vite la dangereuse parenthèse de cette collaboration passive.
Alerte de fin de soirée : je viens de découvrir une pétition initiée par Benjamin Dalmont qui mobile déjà plusieurs milliers de personnes pour exiger que la France accorde l'asile politique à Edward Snowden. L'union faisant la force, c'est ici qu'il faut signer.
John Marcus, le 4 juillet 2013