Comme chaque année et comme la plupart d’entre nous, j’envoie des dons défiscalisables à quelques associations (Restos du coeur, Wikipedia... et parti politique).
L’on sait bien que ces dons ne sont pas vraiment anonymes, d’abord parce que, même si l’on n’a pas à donner les noms des bénéficiaires dans le document de déclaration fiscale, en cas de vérification ultérieure il faudra bien montrer les récipissés. De même, que le paiement soit fait par chèque ou par carte bancaire, ce n’est jamais anonyme.
Mais, jusqu’ici, personne n’allait imaginer qu’un percepteur ou une assoc bénéficiaire de dons, allait transmettre les noms des donateurs.
Ceci pourrait bien être en train de changer.
Sur le site de LFI, j’ai pu constater que, désormais, les responsables jugent bon de prévenir ceux qui accèdent à leur page de donation, qu’ils pourraient désormais être tenus de fournir les listes nominatives des donateurs.
C’est très honnête de leur part que d’attirer l’attention des donateurs sur les risques qu’ils pourraient encourir…, car, même si, bien évidemment, les choses ne sont pas tout à fait précisées de cette façon, il faudrait être bouché pour ne pas comprendre.
Cette précision, et les motifs qui ont convaincu les organisateurs de la faire, ne peuvent qu’avoir un impact négatif sur le montant des dons récoltés.
Personne ne prend aucun risque en associant son nom à des partis dits "respectables", faisant partie de ce qu’on appelle "l’arc républicain"… par contre, associer son nom à un parti tel que LFI, considéré comme il l’est aujourd’hui en macronie, comme un repaire d’ "islamo-gauchistes", un parti "woke" (quoique cela veuille dire), ce pourrait être très risqué sur divers plans, professionnel, personnel, et même judiciaire dans un avenir possiblement très proche. L’on sait bien que les divers partis d’Extrême Droite, pourtant déclarés hors de l’arc républicain par Macron, sont en réalité bien mieux acceptés, et rares sont ceux et celles qui désormais hésitent à s’y déclarer favorables.
Et donc, s’agissant du financement des partis politiques, ceci renforce la prise de conscience que tous sont loin d’être logés à la même enseigne. Ce sont surtout les riches et puissants qui abondent les fonds à plus de 90 %… quant aux classes populaires (80 % de la population), soit elles sont non imposables et donc leurs dons sont rares et faibles car ils en ont difficilement les moyens et aucun dégrèvement fiscal à attendre, soit leurs contributions sont, de toutes façons, minimales. Les partis de droite, pro-business, d’idéologie néolibérale voire plus, sont donc hyper-avantagés financièrement dès le départ.
Qui aurait peur qu’on sache qu’il a fait un don à… Macron, Philippe, Le Pen… mais par contre, être étiqueté comme donateur à LFI, cela peut nuire sérieusement : des groupuscules d’activistes d’Extrême Droite prospèrent sous les ailes protectrices des Le Pen, Maréchal, Zemmour… et commettent des exactions qui rappellent celles des années 30 tant en France qu’en Allemagne (l’Action Française et sa promotion d’un assassinat de Léon Blum…, la nuit des longs couteaux en Allemagne au début du règne d’Hitler…,
et, plus récemment, les incitations à l’assassinat de Mélenchon et autres islamo-gauchistes…, émanant d’un certain Papacito sur sa chaîne YouTube)
Avec l’avênement du tandem Trump/Musk aux Etats-Unis, avec l’essor spectaculaire des partis et mouvements d’extrême droite en Europe…, ainsi que celui du néolibéralisme financiarisé, du libertarianisme…, c’est la loi du plus fort, du plus riche, du plus influent, qui est rapidement en train de prévaloir un peu partout… et la "démocratie" redevient une grosse plaisanterie… les nations étant désormais majoritairement sous la coupe de truands surpuissants.