1) Le président Jacques Attali contraint à démissionner de la BERD Les Echos n° 16420 du 28 Juin 1993 • page 6
Le président de la Banque pour l'Europe de l'Est quitte son poste après les nombreuses révélations sur son train de vie et le mode de gestion, contesté, de son établissement.
Jacques Attali a annoncé vendredi sa démission de son poste de président de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement. Cette décision résulte de la campagne menée contre lui dans les milieux anglo-saxons, alimentée par de nombreuses révélations sur les dépenses somptuaires de la BERD et le train de vie de Jacques Attali. Après plusieurs mois de lutte pour sa survie à la tête de l'institution qu'il a créée voici deux ans, l'ancien conseiller de François Mitterrand a jeté l'éponge à la veille du week-end. Dans une lettre adressée à Anne Wibble, ministre suédois des Finances et actuelle présidente du Conseil des gouverneurs de la banque, Jacques Attali affirme que l'établissement est soumis depuis quelques mois « à une attention négative croissante de la presse. Aucune de mes actions ne pourrait en quelque façon que ce soit mériter un reproche », poursuitil, avant de souligner l'effet négatif de cette campagne sur le travail de la banque et sur ses équipes. « C'est en pensant à l'intérêt de la banque que j'ai pris cette décision », conclut Jacques Attali, qui conservera ses fonctions jusqu'au choix de son successeur. Cette démission brutale met fin à deux années de relations très difficiles entre Jacques Attali et les milieux politiques, financiers et journalistiques anglo-saxons. Choisi comme premier président de la BERD, un établissement créé pour favoriser la transition des pays de l'Est vers l'économie de marché, en raison de l'origine française de cette idée, Jacques Attali avait tout pour déplaire à ses interlocuteurs anglo-saxons. A une hostilité latente est venue s'ajouter de solides ranceours à l'intérieur de l'établissement, où le style de gestion du président lui a suscité beaucoup d'ennemis, qui ont alimenté la presse britannique en révélations de plus en plus embarrassantes. La campagne menée contre Jacques Attali depuis avril dernier, dans laquelle le « Financial Times », quotidien des milieux d'affaires britanniques, a joué un rôle prépondérant, s'est focalisée sur le train de vie de la BERD. Les accusations ont porté sur le coût d'installation du siège de la banque (55 millions de livres) et notamment sur la destruction des revêtements de marbre, remplacés par d'autres plus luxueux, pour une facture de 750.000 livres.
Le goût de Jacques Attali pour les avions particuliers a été abondamment souligné, de même que le laxisme des procédures et des contrôles budgétaires, qui laissaient apparemment une grande latitude à la direction de l'établissement. Vendredi matin, les accusations ont pris un tour plus personnel avec un nouvel article du « Financial Times » faisant état de double remboursement de billet d'avion à Jacques Attali et de nouveaux vols privés affrétés par lui pour se rendre à Paris. En outre, le président de la BERD aurait été payé pour prononcer certains discours, en contradiction apparente avec le règlement de la banque, qui précise qu'aucune rémunération extérieure ne peut être acceptée. Jacques Attali aurait récemment entrepris de rembourser le coût de ces trajets en avion à la banque et aurait fait don de ses cachets pour conférences à des organisations charitables. Un audit consacré au train de vie de la banque devrait être terminé le mois prochain. Il permettra d'y voir plus clair sur ces différentes questions, mais Jacques Attali n'a donc pas souhaité en attendre la publication.
Une image dégradée Quels que soient le bien-fondé ou la gravité de chacune de ces accusations prise isolément, leur impact global a été considérable: l'image qui s'est dégagée est celle d'un établissement plus intéressé par son train de vie que par l'aide concrète aux pays ex-communistes, une banque aux procédures de gestion douteuses, une institution internationale utilisée par Jacques Attali comme sa chose personnelle et eouvrant autant à la promotion de son président qu'à celle de l'économie de marché en Europe de l'Est. Exagérée ou pas, cette image n'a pas été améliorée par le plan de réformes hâtif de la BERD élaboré par son président, M. Attali, tout récemment pour tenter de conserver son pouvoir. Le président de la banque a essayé ces quinze derniers jours de faire accepter par les pays actionnaires une refonte de l'institution, qui aurait comporté la création d'un poste de directeur général effectif des opérations, confié à Ernest Stern, actuel numéro deux de la Banque mondiale. Jacques Attali se serait retrouvé dans un rôle non opérationnel, qui aurait pu rendre acceptable, espéraitil, son maintien au poste de président. Mais un tel projet, qui comportait la fusion des branches de banque de développement et de banque d'affaires, a suscité l'inquiétude de certains actionnaires de la BERD, craignant de voir celle-ci perdre sa spécificité et devenir une simple banque de développement comme les autres. En outre, le projet a déstabilisé l'état-major. Ron Freeman, responsable de la banque d'affaires, qui aurait été « rétrogradé » au quatrième rang au lieu du poste de deuxième qu'il occupe actuellement, s'est élevé contre Jacques Attali, qu'il avait jusqu'ici soutenu. Le plan de réforme de la BERD devra maintenant sans doute attendre la nomination du nouveau président, un poste pour lequel on avance déjà les noms de l'Américain Ernest Stern et du Hollandais Onno Rudding, qui, en tant qu'Européen, a les meilleures chances.
Sans faire de commentaires sur la démission de Jacques Attali, le ministre français des Affaires étrangères a cependant clairement indiqué hier que le choix de son successeur devrait se porter sur un candidat français. « La France a une sorte de crédit moral sur cette institution », a déclaré Alain Juppé devant « Le Grand Jury RTL- Le Monde " », faisant allusion au partage qui s'était fait entre Londres (qui avait hérité du siège de la BERD) et Paris (à qui avait échu la présidence).
2) Banque européenne pour la reconstruction et le développement
Ne pas confondre avec la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque de développement du Conseil de l'Europe (CEB)
Banque européenne pour la reconstruction et le développement
Devise : « Investir de l'Europe centrale à l'Asie centrale. »
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement ou BERD (en anglais, European Bank for Reconstruction and Development : EBRD) est une organisation internationale chargée de faciliter le passage à une économie de marché dans les pays d'Europe centrale et orientale. Créée à Paris le 29 mai 1990, à la suite d'une idée de François Mitterrand, elle a été inaugurée le 15 avril 1991. Son siège est situé à Londres.
Rôle et moyens[modifier]
Elle émet des emprunts sur le marché international qui lui servent à financer ou cofinancer des investissements (soit par des prêts, soit par des prises de participation) favorisant la transition vers une économie de marché dans les pays d'Europe centrale et orientale (PECO), dans les pays de l'ex-URSS et en Mongolie.
Contrairement aux autres institutions financières internationales, le mandat de la BERD se limite aux pays « qui s’engagent à respecter et mettent en pratique les principes de la démocratie pluraliste, du pluralisme et de l’économie de marché, de favoriser la transition de leurs économies vers des économies de marché, et d’y promouvoir l’initiative privée et l’esprit d’entreprise »[1]. Les activités de la Banque sont donc extrêmement limitées en Biélorussie, en Ouzbékistan et au Turkménistan, dont les régimes autoritaires ne remplissent pas ces critères.
En 2006, la BERD a investi 4,9 milliards d'euros dans 301 projets différents ; elle a réalisé 2,4 milliards d'euros de bénéfices[2].
Depuis le printemps arabe de 2011, la BERD a décidé d'élargir sa zone d'intervention au sud et à l'est de la méditerranée[réf. nécessaire].
On ne doit pas la confondre avec la Banque européenne d'investissement (BEI).
Membres
La BERD, qui comptait 38 actionnaires en 1990, en rassemble 66 en janvier 2013.
Pays qui ne sont pas actionnaires mais qui sont donateurs[4] : Singapour et Taipei chinois
Présidence[modifier]
Le président de la BERD est élu par le Conseil des gouverneurs pour une durée de quatre ans renouvelable. Depuis sa création, la BERD a été dirigée par cinq présidents :
- 1991 - 1993 : Jacques Attali (français), démissionnaire
- 1994 - 1998 : Jacques de Larosière (français)
- 1998 - 2000 : Horst Köhler (allemand), démissionnaire suite à sa nomination au poste de directeur général du FMI
- 2000 - 2008 : Jean Lemierre (français), réélu en 2004
- 2008 - 2012 : Thomas Mirow (allemand)
- 3 juillet 2012 - : Suma Chakrabarti (britannique)
Rémunération[modifier]
Selon le journal L'Express,en 2008 la rémunération annuelle du président (Jean Lemierre) de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement était de 428 000 € auxquels s'ajoutent la résidence à Londres et une voiture avec chauffeur[5].
3) La BERD, entre banque d'affaires et banque de développement
LE MONDE | 09.05.2013 à 11h46 • Mis à jour le 14.05.2013 à 09h33 | Par Marc Roche
Fondée en 1991 pour aider le secteur privé des pays de l'ex-bloc soviétique à adopter l'économie de marché après l'effondrement du communisme, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a progressivement élargi son champ d'action à l'Asie centrale. L'institution, dont le siège est à Londres, regroupe 65 Etats et organisations internationales actionnaires. Le conseil des gouverneurs nomme le président, élu pour quatre ans renouvelables.
Le mandat de cette institution mi-banque d'affaires mi-banque de développement est de promouvoir l'investissement et l'initiative privés. Les projets doivent être commercialement viables. Elle intervient sous forme de prêts ou de prises de participations. La BERD est aujourd'hui active dans 31 pays. La Russie est le premier pays d'intervention, suivie de la Turquie et de l'Ukraine.
Suma Chakrabarti s'était fixé comme objectif de sortir du portefeuille de la BERD sept pays de l'Est membres de l'Union européenne, d'ouvrir l'institution aux pays arabes et de contenir les effets de la crise de l'euro dans les Balkans. A ce jour, seule la République tchèque, la plus avancée sur le plan des réformes, est sortie du giron de la banque.
Par ailleurs, les quatre "démocraties arabes émergentes" - Egypte, Tunisie, Maroc et Jordanie - sont des bénéficiaires potentielles d'une action qui sera concentrée sur le développement des PME, des municipalités et des infrastructures de transport et de fourniture d'énergie. Mais le lancement des projets méditerranéens s'est heurté à l'instabilité de la situation politique et économique actuelle et aux difficultés pratiques d'installer des équipes sur place.
FONDS D'URGENCE POUR L'EUROPE DU SUD
Enfin, la banque a dû parer au plus pressé dans sa zone "historique". L'établissement d'Exchange Square a obtenu de ses actionnaires le déblocage de fonds d'urgence pour aider les pays de l'Est et du Sud européen à faire face à la crise de la monnaie unique. La BERD soutient les filiales de banques grecques et chypriotes très actives dans les Balkans.
En Russie, la BERD est confrontée aux difficultés de promouvoir la diversification de l'économie au-delà de l'énergie et au bénéfice des régions déshéritées du sud et du nord du pays. Son président s'est efforcé - sans grand succès jusqu'à présent - de persuader les banques commerciales et les entreprises occidentales de ne pas réduire leurs activités dans la zone en ces temps de crise.
En 2012, la banque a investi 8,9 milliards d'euros dans 393 projets. Les établissements financiers sont les premiers bénéficiaires de ses actions, suivis de l'industrie et des services (agroalimentaire, télécommunications, tourisme, immobilier) et des infrastructures.
Si la BERD et son président ont plutôt bonne presse dans la City, des doutes subsistent quant à son efficacité sur le terrain. "Les actions sont importantes et intéressantes mais on a du mal à mesurer leur impact réel sur une zone géographique trop large qui l'oblige à saupoudrer ses moyens", souligne un observateur.
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4) Rémunération et avantages sociaux pour le personnel de la BEI (Banque europeenne d'investissement)
Cette page concerne la rémunération et les avantages sociaux applicables aux employés de la BEI uniquement. Pour des informations concernant la rémunération des membres des instances dirigeantes, prière de cliquer sur http://www.eib.org/about/structure/governance/remuneration.htm.
La BEI offre des conditions d'emploi et une enveloppe de rémunération et d'avantages sociaux compétitives.
Traitements de base et éléments variables de la rémunération
Les traitements de base de la BEI sont déterminés en fonction du niveau de responsabilité du poste.
La grille des salaires à l’embauche est généralement la suivante :
Poste
Niveau minimum du salaire de base
Cadre de direction 16 137 EUR
Gestionnaire 10 285 EUR
Responsable senior 8 251 EUR
Responsable 5 945 EUR
Analyste 5 118 EUR
Assistant(e) administratif senior 3 752 EUR
Assistant(e) administratif 3 409 EUR
Assistant(e) administratif junior 2 746 EUR
L'évolution des traitements et les promotions à de plus hautes responsabilités reposent sur le mérite professionnel. L'évaluation du mérite est exprimée dans une note globale attribuée à l'issue d'une procédure d’évaluation annuelle réalisée par les responsables hiérarchiques pour l'ensemble du personnel.
La BEI peut, dans certaines conditions, attribuer une récompense annuelle. Le montant total des récompenses versées en 2012 au titre de la performance de 2011 a représenté environ 16 % du budget annuel total consacré aux traitements de base.
Ces récompenses des performances sont en partie distribuées aux employés sur la base des résultats enregistrés par la Banque et en partie à différents employés en fonction de leurs résultats personnels. Le montant total de la récompense annuelle liée aux résultats ne peut dépasser 35 % du salaire de base annuel d'un employé.
La Banque réalise régulièrement des enquêtes portant sur les niveaux de rémunération afin d'évaluer la compétitivité externe de ses conditions salariales.
Impôt sur le revenu
Le protocole sur les privilèges et immunités de l'Union européenne s'applique au personnel de la BEI.
Les membres du personnel de la BEI sont soumis, au profit de l'Union européenne, à l'impôt sur les traitements et pensions de retraite qui leur sont versés par la Banque. Cet impôt est retenu à la source par la BEI. Les membres du personnel sont exempts d'impôts nationaux sur les traitements qu'ils perçoivent de la BEI.
Barème de l'impôt communautaire
Le barème de l'impôt est progressif : plus l'élément imposable de la rémunération est important, plus le taux d'imposition est élevé. Le barème est divisé en fourchettes de revenus soumises à des taux d'imposition croissants, allant de 0 % à 45 %. Le barème d'imposition de départ a été fixé en 1968 par le règlement CE n° 260/68. Le tableau est adapté régulièrement par le Conseil des ministres de l'Union européenne.
Prestations sociales et avantages divers
L'enveloppe de rémunération proposée par la Banque comprend toute une gamme de prestations sociales et d'avantages, comme suit, pour autant que l'agent puisse en bénéficier :
Avantages financiers
- Indemnités et assistance dans le cadre de déménagements relatifs au poste à la BEI*
- Indemnité d’expatriation*
- Allocations familiales, allocations pour enfants à charge et allocations scolaires*
- Indemnité annuelle de déplacement vers le centre d'intérêt pour les agents et leur famille*
- Régime global d'assurance maladie pour les agents et leurs ayants droit
- Couverture d'assurance vie et accidents
- Régime de retraite à prestations définies
- Subvention d’intérêts sur prêt immobilier
- Repas subventionnés dans les restaurants réservés au personnel dans les locaux de la BEI à Luxembourg
- Gratuité des transports publics sur le territoire de la ville de Luxembourg
- Parking gratuit
- Subvention à l'adhésion au Cercle des activités sportives et culturelles
- Place garantie à l'École européenne, sans frais, pour les enfants des membres du personnel en poste à Luxembourg
Avantages non financiers
- Un minimum de 24 jours de congés annuels, auxquels s'ajoutent des jours de congé spéciaux*
- 17 jours fériés
- Une organisation du travail flexible
- Un programme de formation et de développement des compétences
- Un programme de mobilité interne